P-au-P, 18 déc. 2019 [AlterPresse] --- Le massacre de plusieurs habitantes et habitants, du 4 au 8 novembre 2019, au Bel Air (quartier de Port-au-Prince, qui surplombe, au nord-est, le Champ de Mars, principale place publique dans la capitale), constitue une banalisation du droit à la vie par les autorités étatiques, critique le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), dans un nouveau rapport, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
24 personnes ont été tuées et 5 autres blessées par balles, début novembre 2019 au Bel Air.
Deux 2 autres personnes ont été tuées les 19 novembre et 13 décembre 2019, alors que, le 1er décembre 2019, il y a eu 2 autres personnes blessées par balles, selon le décompte du Rnddh.
Du 4 au 8 novembre 2019, 28 maisons et 11 véhicules roulants, soit 7 voitures et 4 motocyclettes, ont été incendiés. Deux (2) autres maisons ont été criblées de balles.
Les événements sanglants, survenus au Bel Air, en novembre et décembre 2019, sont inqualifiables, condamne le Rnddh, dénonçant l’utilisation, par l’exécutif politique, d’une bandes armée, dirigée par Jimmy Cherizier, alias « Barbecue », « pour régler ses affaires politiques, comme mettre un terme aux mouvements de protestaations anti-gouvernementales dans la zone ».
« Les cadavres des personnes, tuées par le gang de Jimmy Cherizier, ont été soit carbonisés, soit emportés. Sa stratégie d’intervention consiste à ne laisser aucune trace de ses actes répréhensibles ».
« Le Rnddh juge inadmissible que, malgré les dénonciations relatives à l’implication de Jimmy Cherizier, alias « Barbecue », dans différents massacres, à date, il n’a jamais été interpellé, pas plus qu’il n’ait fait l’objet de poursuites judiciaires », lit-on dans le rapport.
Des indices clairs et concordants, sur le rôle que joue généralement « Barbecue » dans ces différents massacres, sont fournis à travers des rapports d’enquête de la Direction centrale de la police judiciaire (Dcpj), de l’Inspection générale de la police nationale d’Haïti (Igpnh) et d’organisations de défense des droits humains, rappelle le Rnddh.
L’organisme de défense des droits humains recommande aux autorités judiciaires et policières d’enquêter sur le massacre, survenu à Bel Air, en novembre et décembre 2019, et d’identifier les agents de l’unité spécialisée dénommée Brigade opérationnelle d’intervention départementale (Boid) ainsi que toutes autres personnes, qui ont pris part à la tuerie dans ce quartier.
Une enquête devrait également être ouverte sur l’attaque responsive, enregistrée le 6 novembre 2019, à Laborde et à la rue Saint Martin, pour identifier tous les policiers nationaux impliqués.
Identifier et sévir contre tous les agents de la Pnh, qui protègent Jimmy Cherizier, identifier toutes les personnalités de la classe politique haïtienne et du secteur privé des affaires, qui sont de connivence avec Cherizier, en vue de les poursuivre conformément à la loi ,sont parmi les propositions faites par le Rnddh.
Le Réseau national de défense des droits humains appelle à poursuivre toutes autorités étatiques, qui, de connivence avec les gangs armés, se rendent responsables des attaques armées, perpétrées contre la population, et à intervenir pour ramener le calme à Bel Air et permettre la reprise des activités socioéconomiques. [emb rc apr 18/12/2019 12:45]