P-au-P, 18 déc. 2019 [AlterPresse] --- Un véritable chassé-croisé politique en Haïti semble avoir lieu aujourd’hui, sur la crise multiforme qui paralyse la république caribéenne, à quelques jours de la nouvelle année 2020, selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.
Chaque regroupement politique tente de se positionner, quant à des solutions viables à une crise, qui perdure encore sur le territoire national.
Le regroupement politique Mache Kontre [1] exprime son insatisfaction par rapport à la rencontre politique, tenue le mardi 17 décembre 2019, à la nonciature apostolique, entre différents protagonistes politiques, autour de la crise.
La journée de discussions n’a abouti à aucun résultat, regrette le regroupement politique Mache Kontre, très sceptique par rapport à l’aboutissement de cette initiative.
« Les efforts de notre délégué, visant à mieux réorienter l’initiative, n’ont pas eu les résultats escomptés », rapporte le regroupement.
Mache Kontre plaide en faveur d’une solution solide, à partir de bonnes réflexions et concertations.
Tout en renouvelant son attachement à l’accord Marriott, conclu le 10 novembre 2019 et dont il était signataire, le regroupement politique Mache Kontre « encourage les protagonistes politiques à travailler ensemble, en vue d’un accord inclusif, répondant aux revendications légitimes du peuple haïtien ».
Dans une note de mise au point, le Groupe d’initiative de la Passerelle (Gip) précise qu’il n’a pas autorisé deux de ses membres, présents à la réunion du 17 décembre 2019, à y prendre part en son nom.
« Le Gip, qui a toujours joué son rôle d’observateur dans les réunions de la Passerelle avec les partis politiques et la société civile, a pour mandat d’accompagner ladite Passerelle », lit-on dans la note.
L’Alternative consensuelle pour la refondation d’Haiti a boudé la rencontre du mardi 17 décembre 2019, pour la simple raison que l’agenda de la rencontre ne lui pas été communiqué, a fait savoir son porte-parole, Serge Jean-Louis.
L’ancien député Jean-Louis renouvelle le refus de l’Alternative consensuelle pour la refondation d’Haïti de négocier avec le président Jovenel Moïse, tout en réclamant son départ sans conditions.
Jovenel Moïse souhaite « mettre en place, avant la fin de l’année 2019, un gouvernement d’union nationale », au terme de négociations engagées avec différents secteurs politiques.
Jovenel Moïse aurait accepté l’accord de Kinam, qui lui a été remis, le lundi 16 décembre 2019, lors d’une rencontre, au Palais national, avec une délégation signataire dudit accord, conclu le 5 décembre 2019, entre des partis politiques satellites, a indiqué le président du comité de suivi sur l’accord de Kinam, Déjean Bélizaire.
Les documents de l’entente politique de transition du 10 novembre 2019, communément appelée « Accord de Marriott » ou Consensus de Port-au-Prince, ont été aussi remis, le 16 décembre 2019, à Jovenel Moïse, par une délégation de cinq (5) membres du Groupe d’initiative de la Passerelle (Gip).
Ces documents, complétant le consensus, signé, le 10 novembre 2019, par les mandataires des différents blocs politiques et de la société civile, proposent une alternative à la suite d’une éventuelle démission de Jovenel Moïse et du dysfonctionnement du parlement.
L’Alternative consensuelle pour la refondation d’Haïti n’observera aucune trêve pour la fin de l’année 2019, traditionnellement une période de fêtes en Haïti, a fait savoir Me. Michel André, porte-parole du Secteur dit démocratique et populaire, lors d’une conférence de presse, tenue le lundi 16 décembre 2019. [emb rc apr 18/12/2019 12:00]
[1] Mache Kontre regroupe les partis politiques Fusion des sociaux-démocrates haïtiens (Fusion), Verite, l’Organisation du peuple en lutte (Opl) et le Mouvement chrétien pour une nouvelle Haïti (Mochrena).