P-au-P, 10 déc. 2019 [AlterPresse] --- L’incitation au viol des femmes, sur le territoire national, qui a débuté sous le règne duvaliériste, prend de plus en plus d’ampleur sous le régime du Parti haïtien tèt kale (Phtk), relève la Solidarite fanm ayisyèn (Sofa), lors d’une conférence-débats, ce mardi 10 décembre 2019, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Les propos injurieux, sexistes et misogynes de l’ex-président Michel Martelly, à l’égard des femmes haïtiennes qui critiquent son régime, constitue un signal montrant des facettes de la dictature dans le pays, fait remarquer la coordonnatrice générale de la Sofa, Sabine Lamour.
« Et aujourd’hui, le viol collectif est l’une des marques de fabrique du pouvoir en place. Quand nous, les femmes, nous sommes ennemies des pouvoirs corrompus, nous le payons dans nos corps », fustige la militante féministe.
La Sofa invite la population à participer à la vie politique du pays et à se souvenir de la lutte des femmes, en 1986, pour briser le silence et pour encourager une participation à la vie politique du pays.
Elle exhorte à lutter contre la masculinité toxique, qui a engendré ce type de pouvoir, lequel fait obstacle à une autre société libre et juste pour tout le monde.
« Toutes les autres mères, dans mon association, veulent lutter et accompagner le peuple haïtien dans sa situation actuelle, pour dire non à l’occupation et au néolibéralisme », souligne la psychologue et militante argentine Nora Morales de Cortiñas (née le 22 mars 1930 à Buenos Aires), co-fondatrice de l’Association des mères de la Place de Mai, en Argentine.
Nora Morales de Cortiñas intervenait à la conférence-débats du mardi 10 décembre 2019, déroulée autour du thème « Regards croisés des féministes sur la dictature en Haiti/ Argentine/Amérique Latine/Caraïbes ».
Une conférence-débats, qui clôt la série d’actions de la Sofa, marquant les 16 jours d’activisme (du lundi 25 novembre 2019 aau mardi 10 décembre 2019) pour l’élimination des violences à l’égard des femmes.
La militante argentine et défenseuse internationale des droits humains invite les femmes haïtiennes à lutter pour une société juste.
Dans cette conférence-débats, ce mardi 10 décembre 2019, Nora Morales de Cortiñas a partagé son long combat, mené à travers l’association des mères de la Place de Mai (en Argentine), durant la dictature militaire de Jorge Rafael Videla (1976 - 1983).
43 ans plus tard, l’association des mères de la Place de Mai (en Argentine) demande de traduire en justice les responsables d’enlèvements d’environ 30 mille personnes sous la dictature.
« La disparition d’un enfant est une grande blessure pour une mère. C’est comme si on lui avait enlevé une partie de son corps. Mais, cette blessure nous a donné la force de mener notre combat et de réclamer justice pour nos enfants, jusqu’à obtenir un procès », témoigne la psychologue sociale argentine.
La militante argentine porte, autour du cou, une photo de son fils, Carlos Gustavo Cortiñas, arrêté et porté disparu à Buenos Aires, en Argentine, le 15 avril 1977.
Nora Morales de Cortiñas a mis en relief la force et la persévérance des femmes, quand elles décident de mener un combat pour la dignité et la justice.
« Nous sommes solidaires de toutes celles et de tous ceux, dont leurs droits sont bafoués dans le monde. Nous sommes présentes partout pour réclamer justice ». [dj emb rc apr 10/12/2019 17:00]