P-au-P, 10 déc. 2019 [AlterPresse] --- Des membres de la société civile ont critiqué les actes de répression du pouvoir en place en Haïti contre ses opposants politiques ainsi que son implication dans des actes de corruption, lors d’une audition ouverte, ce mardi 10 décembre 2019, à Washington, à la Chambre des représentants des États-Unis d’Amérique sur la situation politique en Haïti, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Il existe une prolifération, sur le territoire national, des gangs armés, qui sont protégés et utilisés, depuis 2018, par les autorités étatiques, notamment l’Exécutif, pour commettre des actes de répression contre leurs opposants, souligne Pierre Espérance du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), faisant partie des trois personnalités auditionnées de la société civile haïtienne.
Le pouvoir en place réprime, dans la violence, les manifestations anti-gouvernementales, dont des oppossants sont arrêtés et jetés en prison.
De juillet 2018 à date (décembre 2019), 42 personnes ont reçu une balle à la tête, parmi les 187 personnes tuées, indique le Rnddh.
« Il y a eu cinq massacres, commis dans le pays, qui ont fait 127 morts au total. Le plus grand des massacres est celui de La Saline, perpétré en novembre 2018 », rappelle l’organisme de droits humains.
Lors de la tuerie, en novembre 2018, à La Saline, 71 personnes, dont des enfants et vieillards, ont été tuées, 11 femmes ont été violées et 400 maisons ont été détruites.
Par ailleurs, le Rnddh a dénoncé une politisation de l’appareil judiciaire ainsi que la corruption, qui règne dans le pays.
Les dossiers judiciaires, comme ceux de La Saline et PetroCaribe indexant des fonctionnaires de l’Etat, sont bloqués au niveau de l’appareil judiciaire.
Le Rnddh recommande au Congrès américain d’encourager les autorités haïtiennes à cesser de distribuer des armes aux gangs et à cesser de politiser la Police nationale d’Haïti (Pnh).
Il l’appelle aussi à demander aux autorités haïtiennes de fournir des explications sur les fonds PetroCaribe et les massacres, perpétrés, depuis 2018, sur le territoire national, en Haïti.
Daniel Erikson de « Blue Star strategies » et Emmanuela Douyon, officière senior en charge du monitoring et d’évaluation au « National democratic institute » (Ndi), également membre du collectif de Petrochallengers Nou p ap dòmi, sont également entendus par la commission des affaires étrangères du Congrès américain. [emb rc apr 10/12/2019 12:25]