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Haiti : Poursuite de la mobilisation de secteurs sociaux contre la hausse du carburant

P-au-P., 6 mai 05 [AlterPresse] --- Des organisations de divers secteurs sociaux ont à nouveau exigé ce 6 mai à Port-au-Prince la baisse du prix de l’essence et du cout de la vie, lors d’un sit-in devant le ministère du Commerce et de l’Industrie.

Une centaine de personnes ont pris part à ce mouvement de protestation et ont qualifié les membres du gouvernement d’ « employés du Fond Monétaire International (FMI) » et de « vendeurs de patrie ».

Parmi les participants, on a noté la présence de militants de la Plateforme des Organisations Haïtiennes de Défense des Droits Humains (POHDH), la Plateforme de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA), la Solidarité des Femmes Haïtiennes (SOFA) et l’Union Nationale des Normaliens Haïtiens UNOH.

Ce gouvernement est « insensible à la misère des masses populaires », a lancé le professeur Camille Chalmers de la PAPDA. Au même moment, des voix entonnaient les airs de la mobilisation ayant obtenu le départ de l’ancien président Jean Bertrand Aristide en février 2004.

Selon Chalmers, le seul secteur important pour ce gouvernement est celui du commerce, « le bord de mer », qui bénéficie de l’exonération sur des taxes et de subventions d’autres natures, alors que 80% de la population « croupissent dans la misère ».

Chalmers a critiqué l’irresponsabilité, selon lui, dont l’Etat fait montre, dans la fixation des prix par les commerçants. Ces derniers augmentent abusivement leur taux de profit au détriment des conditions de vie des couches populaires les plus défavorisées du pays, a-t-il dit. « Aujourd’hui le premier pas est la baisse du carburant qui entraînera la baisse des autres produits », a affirmé Chalmers.

Didier Dominique de l’organisation Batay ouvriye (Lutte des Ouvriers) a, pour sa part, souligné que « le salaire misérable des ouvriers ne pourra pas leur permettre de faire face aux coûts occasionnés par l’escalade du prix de l’essence ». Il leur sera « impossible de survivre » si l’Etat ne prend aucune mesure visant à faire baisser les prix, a déclaré Dominique.

En plus de la hausse du coût de la vie, le représentant de l’Union National des Normaliens Haïtiens (UNOH), Josué Mérilien, a exprimé sa préoccupation vis-à -vis de la recrudescence des actes de kidnapping, de violence et d’insécurité dans le pays.

Olga Benoit, de la SOFA, a fait savoir que la lutte va continuer, précisant que cette dernière vise l’établissement de « nouvelles politiques » dans le pays, afin d’aboutir à l’amélioration des « conditions de vie des déshérités ». [fl gp apr 06/05/2005 18:20]