P-au-P, 06 déc. 2019 [AlterPresse] --- Les viols collectifs, commis, dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8 novembre 2019, sur 9 femmes et une mineure de 15 ans, détenues à la prison civile des Gonaïves, découlent de l’irresponsabilité et de la négligence des autorités au plus haut niveau de l’Etat, relève un rapport d’enquête de la Solidarite fanm ayisyèn (Sofa) et du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), présenté, ce vendredi 6 décembre 2019, à la presse, dont l’agence en ligne AlterPresse.
La mineure, incarcérée à la prison des Gonaïves, a été violée par 5 détenus, précise le rapport d’enquête de la Sofa et du Rnddh.
La Sofa et le Rnddh exigent des autorités étatiques la conduite d’une enquête célère, pour identifier tous les détenus, impliqués dans ce dossier, en vue de les sanctionner selon la loi.
Les deux organisations de droits humains, y compris de droits des filles et femmes, réclament la construction de prisons distinctes, devant accueillir exclusivement des femmes en conflit avec la loi, ainsi que le renouvellement des stocks de nourriture, de gaz propane, de médicaments, de kits hygiéniques et de produits de nettoyage, dans toutes les prisons sur le territoire national, en Haïti.
Une information, faisant croire à une incapacité de donner à manger aux détenues et détenus, à cause d’une absence de gaz propane et de charbon de bois, pour la cuisson des aliments, serait l’élément déclencheur de la mutinerie du 7 novembre 2019, rapportent ces organisations de droits humains.
Ces viols collectifs ont été perpétrés sur ces 10 détenues, lors d’une tentative d’évasion, survenue le 7 novembre 2019 à la prison des Gonaïves.
Bilan de la tentative d’évasion du 7 novembre 2019 à la prison civile des Gonaïves : 1 mort (un détenu), 4 blessés, dont 3 détenus et un agent de la Direction de l’administration pénitentiaire (Dap).
Le mercredi 13 novembre 2019, ces victimes de viols collectifs, aux Gonaïves, qui ont été transférées à la prison civile de Cabaret, ont bénéficié d’une prise en charge médicale.
8 des victimes ont déclaré n’avoir pas pu identifier leurs agresseurs, parce qu’elles étaient dans l’obscurité, au moment du viol collectif.
7 détenues violées sont encore en attente de jugement.
2 autres sont condamnées.
1 autre jugée n’a pas encore reçu le dispositif de son jugement, suivant les informations sociojuridiques, communiquées par les organisations Sofa et Rnddh.
Deux autres femmes détenues affirment n’avoir pas été violées par les prisonniers. [emb rc apr 06/12/2019 16:15]