P-au-P, 24 nov. 2019 [AlterPresse] --- Plusieurs personnes, des femmes pour la plupart, ont marché, ce 24 novembre 2019, dans les rues de la capitale, Port-au-Prince, contre les violences faites aux femmes, en Haïti, en prélude à la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes [1], ce lundi 25 novembre 2019, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Après s’être rassemblés devant les locaux de la Solidarite fanm ayisyèn (Sofa) à la rue Villemenay (centre ville de Port-au-Prince), les manifestantes et manifestants ont parcouru plusieurs rues environnantes du quartier, en dénonçant les actes de viols, perpétrés et tolérés sur les femmes par les autorités.
« Marche contre les viols, violences sur les femmes, l’insécurité et l’impunité », pouvait-on lire sur une banderole, brandie par des manifestantes, dont certaines portaient des maillots de couleur blanche.
Nou pa koupab, nou pa gen pou n wont, kadejak se yon krim (Nous ne sommes pas coupables, nous ne devons pas avoir honte, le viol constitue un crime), véhicule, comme message, une pancarte de l’organisation féministe Kay fanm.
Kay fanm di non ak tout vyòl ( Kay fam dit non au viol), Arete tout kadejakè (Arrêtons tous les violeurs), Sote ponpe, fòk viktim yo jwenn jistis (Que l’on veuille ou non, les victimes doivent trouver justice), Koukouwouj dèyè gouvènman k ap pwoteje gang ki deklare kò fanm lagè (A bas le gouvernement, qui protège les gangs qui violent les femmes), figurent parmi les slogans, sur d’autres pancartes.
Les manifestantes encouragent les victimes des violences faites aux femmes à ne pas garder silence face aux violences des hommes sur les femmes.
Cette marche du dimanche 24 novembre 2019 a été organisée la veiille du 25 novembre [2], consacrée journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes [3].
Dans le cadre, justement, des 16 jours d’activisme, pour mettre fin à la violence faite aux femmes, une campagne internationale annuelle débute ce lundi 25 novembre 2019 avec la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et s’achèvera le mardi 10 décembre 2019, journée internationale des droits humains. [emb rc apr 24/12/2019 15:00]
Édition spéciale de #FwoteLide sur AlterRadio 106.1 FM à l’occasion du 25 novembre. Invitées :
Sabine Lamour, Sofa
Pascale Solages, Nègès Mawon
Nadine Anilus, Refkad
[1] « La violence sexuelle contre les femmes et les filles prend ses racines dans des siècles de domination masculine. N’oublions pas que, fondamentalement, les inégalités entre les genres, qui sous-tendent la culture du viol, sont un déséquilibre des pouvoirs ». — António Guterres, Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu).
Selon l’Onu, « aujourd’hui, la violence à l’égard des femmes et des filles constitue l’une des violations des droits humains les plus répandues, les plus persistantes et les plus dévastatrices dans le monde. Elle demeure également l’une des moins signalées en raison de l’impunité, du silence, de la stigmatisation et du sentiment de honte qui l’entourent.
La violence à l’égard des femmes s’entend comme englobant, sans y être limitée, les formes de violences physiques, sexuelles et psychologiques, telles que :
la violence d’un partenaire intime (coups, violences psychologiques, viol conjugal, féminicide) ;
la violence sexuelle et le harcèlement (viol, actes sexuels forcés, avances sexuelles non désirées, abus sexuels sur enfants, mariage forcé, harcèlement dans la rue, harcèlement criminel, cyber-harcèlement) ;
le trafic d’êtres humains (esclavage, exploitation sexuelle) ;
la mutilation génitale féminine ;
le mariage précoce ».
Des chiffres alarmants
« 1 femme sur 3 dans le monde a subi des violences physiques et/ou sexuelles à un moment donné dans sa vie, le plus souvent de la part d’un partenaire intime ;
Seulement 52% des femmes mariées ou en union prennent librement leurs propres décisions concernant les relations sexuelles, l’utilisation de contraceptifs et les soins de santé.
Près de 750 millions de femmes et de filles dans le monde étaient mariées avant leur 18e anniversaire. Plus de 200 millions de femmes et de filles ont subi une mutilation génitale féminine ;
1 femme sur 2 tuée dans le monde a été assassinée par son partenaire ou sa famille en 2017, tandis que seulement 1 homme sur 20 a été tué dans des circonstances similaires ;
71 % de toutes les victimes de la traite des êtres humains dans le monde sont des femmes et des filles, trois quarts d’entre elles sont exploitées sexuellement ».
[2] La Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies en 1993, définit la violence à l’égard des femmes comme « tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée.
[3] À compter du 25 novembre 2019 et pour les deux prochaines années, la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et la Campagne UNiTE contre la violence à l’égard des femmes du Secrétaire général de l’Onu, un effort pluriannuel visant à prévenir et à éliminer la violence à l’égard des femmes filles, se concentreront sur la question du viol, en tant que forme spécifique de violence, perpétuée à l’égard des femmes et des filles, aussi bien en temps de paix qu’en période de conflit.
Thème 2019
Le thème de la campagne 2019 est : « Orangez le monde : La « Génération Égalité » s’oppose au viol ».
Comme pour les éditions précédentes, cette date marque aussi le début des 16 jours d’activisme pour mettre fin à la violence faite aux femmes, qui se termineront le 10 décembre 2019, date de la Journée internationale des droits humains.