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Haiti : Peine maximale contre les auteurs et complices de séquestration

P-au-P., 5 mai. 05 [AlterPresse] --- Le gouvernement haïtien a annoncé ce 5 mai l’adoption désormais de la peine maximale de travaux forcés à vie contre les auteurs et complices de séquestration.

Lors de la réunion régulière du Conseil des ministres, l’administration intérimaire a décidé de modifier la loi contre le kidnapping, à un moment où les cas d’enlèvement se sont considérablement accrus.

« Nous avons mis à la disposition du commissaire du gouvernement (procureur) et du tribunal un outil adéquat permettant de punir les personnes coupables de ces actes », a déclaré en Créole à la presse, le ministre de la justice, Bernard Gousse.

Avant la promulgation de ce décret, la loi avait établi à 5 ans d’emprisonnement la peine maximale pour séquestration, a souligné le ministre. La constitution haïtienne ne reconnaît pas la peine de mort.

Durant ces derniers jours, plusieurs cas de kidnappings contre rançon ont été révélés par la presse. La Mission de Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (MINUSTAH) a confirmé que pendant les récentes 48 heures un Russe et un Indien ont été kidnappés à Port-au-Prince.

Le Russe enlevé est un employé d’une entreprise offrant ses services à la MINUSTAH, a précisé Damian Onses Cardona. Il a aussi fait savoir que le citoyen indien est un industriel qui a entreprend des activités à la capitale. La mission, conjointement avec la police haïtienne, a pris des « mesures énergiques » pour faire face à cette situation, a assuré Cardona.

Le 28 avril dernier, le dirigeant politique et frère du ministre de l’éducation, Enold Buteau, a été kidnappé et a été libéré après 24 heures, suite au paiement par sa famille d’une rançon non révélée.

Le ministre de la justice a admis que la loi à elle seule ne peut pas résoudre le phénomène de kidnapping à Port-au-Prince. La loi seule ne suffit pas, a-t-il déclaré en substance, soulignant que la police doit avoir la capacité requise pour combattre ce qu’il considère comme « le crime plus grand qui puisse exister, après le meurtre ».

La mesure gouvernementale est intervenue dans un contexte de grogne de divers secteurs économiques et sociaux vis-à -vis de l’inefficacité apparente du gouvernement dans le traitement de ce dossier. Plusieurs organismes patronaux ont annoncé pour bientôt une mobilisation de la société contre l’insécurité et l’impunité. [gp apr 05/05/2005 20:00]