P-au-P, 12 nov. 2019 [AlterPresse] --- Le salaire minimum journalier, fixé, par le président contesté Jovenel Moïse, à 500.00 gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 96.00 gourdes ; 1 euro = 111.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.00 gourdes aujourd’hui), pour 8 heures de travail, dans la branche de la sous-traitance, en Haïti, est « indécent » et « démagogique », estiment plusieurs syndicats d’ouvrières et d’ouvriers, interrogés par l’agence en ligne AlterPresse.
Le salaire minimum journalier, qui était jusque-là de 420.00 gourdes, est passé désormais à 500.00 gourdes, à compter du 1er novembre 2019, selon un arrêté présidentiel en date du 31 octobre 2019.
Avec cet ajustement insuffisant, le gouvernement démissionnnaire (depuis le 18 mars 2019) ne montre aucun respect, face aux revendications des ouvrières et ouvriers, critique Dominique Saint-Eloi, coordonnateur de la Centrale nationale des ouvrières et ouvriers haïtiens (Cnoha), dans une interview à AlterPresse.
La hausse des prix des produits de première nécessité et des circuits de transports en commun n’a pas été prise en compte, à travers cet ajustement, fait remarquer la Cnoha, affirmant que « c’est un crime contre la population ».
Les syndicats des travailleuses et travailleurs, dans la branche du textile, réclamaient un montant de 1,500.00 gourdes comme salaire minimum journalier, avec des accompagnements sociaux, rappellent les syndicats d’ouvrères et d’ouvriers.
La Cnoha invite les ouvrières et ouvriers à maintenir la mobilisation pour chambarder le système politique actuel, « basé sur l’exploitation ».
Le montant de 500.00 gourdes, décidé par Jovenel Moïse, équivaut, dans la réalité, à une diminution effective des salaires, par rapport à l’inflation (aujourd’hui estimée à plus de 20%), déplore Jean Bonal Fatal, président de la Confédération des travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé (Ctsp).
« Selon l’article 137 du Code du travail (en vigueur), l’indexation doit se faire en fonction du coût de la vie et des variations macroéconomiques, dont le taux d’inflation et le taux de change », explique la Ctsp.
Cette nouvelle décision du gouvernement démissionnaire constitue une violation de la loi et du code du travail. Cette mesure a été prise à des fins de diversion, considère la Ctsp, soulignant combien l’équipe au pouvoir se révèle complètement incapable de contrôler le pays.
Depuis le 15 septembre 2019, de vastes mobilisations se multiplient, à travers le territoire national, pour forcer Jovenel Moïse à quitter le pouvoir. [mj emb rc apr 12/11/2019 11:50]