P-au-P, 04 nov. 2019 [AlterPresse] --- Le Collectif Défenseurs Plus et le Centre haïtien d’encadrement et de solidarité (Ches) tirent la sonnette d’alarme sur la situation délétère, dans laquelle se trouve la république d’Haïti, depuis environ 8 semaines, dans un rapport conjoint transmis, le lundi 4 novembre 2019, à l’agence en ligne AlterPresse.
Cette situation risque de multiplier les actes de criminalité, de provoquer une catastrophe humanitaire et des crises à répétition à travers le territoire national, avertissent ces organisations, qui invitent les autorités à prendre des mesures en vue d’accompagner la population.
La crise actuelle serait à l’origine d’une crise humanitaire, qui n’épargne pas les personnes détenues, rapportent-elles, soulignant combien la situation de « pays locked » (bloqué) paralyse les principales activités, dont le commerce, l’école, les transports, entre autres.
Depuis le déclenchement, le dimanche 15 septembre 2019, des nouvelles mobilisations contre Jovenel Moïse à la présidence politique, plusieurs personnes tuées, des centaines d’autres blessées, plusieurs cas d’arrestations illégales, des brutalités policières ainsi que des magasins incendiés et pillés ont été aussi enregistrés, dans ce contexte de crise.
Le droit à la circulation n’est plus garanti, depuis le déroulement des mobilisations.
Dans certaines zones, des protestataires passent leur nuit à surveiller leurs barricades, une situation qui ne semble pas inquiéter les autorités, critiquent les organisations de la société civile.
Elles conseillent aux autorités de mettre en place des programmes télévisés, susceptibles de divertir les enfants et les jeunes, afin d’apaiser leur traumatisme, ainsi qu’une campagne de sensibilisation contre la violence, particulièrement dans les quartiers défavorisés.
L’approvisionnement des hôpitaux en matériels et la prévention d’une catastrophe humanitaire devront être également une priorité.
Entre-temps, les activités globales tardent encore à se normaliser en Haïti, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, et dans différentes villes en province, au début, ce dimanche 3 novembre 2019, d’une 8e semaine de mobilisations, pour continuer d’exiger la démission de Jovenel Moïse. [mj emb rc apr 04/11/2019 16:25]