Mirebalais (Haïti), 02 nov. 2019 [AlterPresse] --- Les funérailles, sur la place publique de la ville de Mirebalais, du journaliste Néhémie Joseph, membre de l’équipe des nouvelles de Panic FM et correspondant de Radio Mega à Mirebalais (département du Plateau central), assassiné dans la soirée du jeudi 10 octobre 2019, dans la localité de Bayas (Mirebalais), ont tourné en manifestation de protestations, ce samedi 2 novembre 2019, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Au moins 7 personnes ont été blessées par balles, tirées dès le début de la matinée du samedi 2 novembre 2019, pendant et après les funérailles du journaliste assassiné.
Beaucoup de rafales d’armes à feu étaient entendues à l’occasion, alors que des barricades, faites de pneus usagés enflammés, étaient remarquées dans la villle de Mirebalais.
Une situation tendue régnait dans la ville de Mirebalais, dans l’après-midi de ce samedi 2 novembre 2019, au moment où le cortège funèbre allait faire route vers le cimetière de la ville.
Les rues, dans la ville de Mirebalais, sont devenues rapidement « vides », désertées par la population locale, avec la tension qui a accompagné le début de manifestation de protestataires, dont des participants aux funérailles de Néhémie Joseph.
Aux jets de pierres de protestataires, qui réclamaient justice pour le journaliste assassiné, des agents de l’Unité départementale de maintien d’ordre (Udmo) ont riposté à coups de gaz lacrymogènes.
Face à cette situation de plus en plus compliquée, les délégations (dont des journalistes), qui étaient venus assister aux funérailles de Néhémie Joseph, éprouvaient des difficultés pour sortir de la ville.
Les visiteuses et viisiteurs étaient, ainsi, confrontés au blocage des 4 voies d’accès, comme celles en provenance et à destination de Lascahobas (à l’est de Mirebalais), en provenance et à destination du département de l’Artibonite (à l’ouest), en provenance et à destination de Hinche (au nord de Mirebalais), en provenance et à destination de Port-au-Prince (au sud de Mirebalais).
C’est dans ce climat de tension qu’ont eu lieu, ce samedi 2 novembre 2019, les funérailles du journaliste Néhémie Joseph, assassiné le jeudi 10 octobre 2019 à Mirebalais.
« Le départ de Néhémie Joseph ne doit pas décourager la jeunesse dans la poursuite de la lutte pour le changement. (…) Notre Néhémie n’a pas eu le temps de jouer son rôle de bâtisseur. C’est à nous maintenant de bâtir l’avenir, dont il rêvait et pour lequel il a tout sacrifié », a exprimé l’un des célébrants.
Le célébrant appelle chacune et chacun à remplacer la logique de destruction par une logique de construction (construction de l’être humain et du vivre-ensemble), afin de rendre possible cet avenir.
« La mort de Néhémie Joseeph nous invite à réfléchir sur la valeur de son sacrifice, à
évaluer notre responsabilité et à décider de l’avenir d’Haïti », affirme-t-il, soulignant combien le défunt luttait contre l’impunité et l’injustice sociale.
La seule façon de donner justice à Néhémie Joseph est de continuer la bataille contre les mafieux au pouvoir, a déclaré le sénateur Antonio Chéramy dit Don Kato, ayant pris part à ces obsèques, déroulées dans une ambiance, mêlée de tension et de tristesse.
Il faut poursuivre le combat, après la démission de Jovenel Moïse, pour empêcher d’autres réseaux mafieux de s’emparer du pouvoir, préconise Chéramy.
Plusieurs journalistes, des représentants d’associations de journalistes, des autorités locales ainsi que d’anciens et actuels parlementaires ont été présents aux funérailles, ce samedi 2 novembre 2019, de Néhémie Joseph, dont le cadavre devait être inhumé au cimetière de la ville de Mirebalais.
Deux mandats d’amener, dont l’un contre un proche du défunt, ont été émis par le parquet du tribunal de première instance de Mirebalais, dans le cadre de l’assassinat du journaliste Néhémie Joseph, perpétré dans l’après-midi du jeudi 10 octobre 2019.
L’autre mandat a été délivré à l’encontre d’une jeune fille, dénommée Fabiola, qui aurait été présente lors de l’assassinat du journaliste.
Dans une vidéo, circulant sur les réseaux sociaux, on voit une personne-témoin, en pleurs, en train de réagir sur ce qui s’est passé.
Le nouveau commissaire du gouvernement de la ville de Mirebalais, Lion Saint-Fleur, avait pris la décision de décerner ces mandats, après l’audition de l’épouse du journaliste.
Le dossier a été transféré au cabinet d’instruction, selon des médias.
Une grande marche a eu lieu, le jeudi 17 octobre 2019, dans la ville de Mirebalais, pour exiger que lumière soit faite sur l’assassinat de Néhémie Joseph. [emb rc apr 11/02/2019 15:10]