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Haïti-Crise : Professionnels de santé dans les rues, pour réclamer des réformes en profondeur dans le système sanitaire

P-au-P, 30 oct. 2019 [AlterPresse] --- Les professionnelles et professionnels en santé en Haïti (docteures, médecins, infirmières, auxiliaires, femmes-sages, secouristes, brancardiers, ambulanciers, pharmaciennes et pharmaciens, biologistes, etc.) marchent, ce mercredi 30 octobre 2019, dans les rues de la capitale, Port-au-Prince, en faveur d’une amélioration du système sanitaire, observe l’agence en ligne AlterPresse.

A l’appel d’une structure baptisée Rezistans sante (Résistance santé), ces femmes et hommes spécialistes en santé se sont rassemblés, aux environs de 10:00 a.m. locales (14:00 gmt), devant les locaux de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (Hueh, en face de l’ancien espace de l’hôpital militaire), à la rue Saint-Honoré (au centre-ville de Port-au-Prince).

Leur objectif : parcourir la rue Saint-Honoré, l’avenue Martin Luther King communément appelée « Nazon », pour terminer devant le lieu de départ, l’Hôpital de l’Ueh.

« Nous exigeons de meilleures conditions de travail et des ajustements salariaux. Nous devons refuser d’être payés 9 mille gourdes » (Ndlr : US $ 1.00 = 96.00 gourdes ; 1 euro = 111.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.00 gourdes aujourd’hui).

« Nous sommes des secouristes, nous ne travaillerons plus pour 11,904.00 gourdes. Nous sommes à bout, nous demandons 20 mille gourdes », lit-on sur les pancartes brandies par les protestataires.

« Le budget de santé doit augmenter, afin que tout le monde puisse recevoir des soins. Il ne peut pas exister d’hôpital sans pharmacie.Nous avons besoin de pharmacies à l’intérieur des hôpitaux, pour empêcher les patientes et patients de mourir » sont parmi les autres messages, véhiculés sur les affiches.

Un des professionnelles et professionnels, qui participent à la marche, crritique le comportement irresponsable des autorités, indifférentes aux problèmes de santé, auxquels est confrontée la population.

« Nous descendons dans les rues pour dire que nous n’en pouvons plus. Nous voulons que les choses s’améliorent dans le domaine de la santé, qui est très négligé. Il faut que quelque chose change, que le secteur de la santé prenne sa place. La santé joue un rôle important dans le développement d’une société ».

Tout en déplorant l’absence de matériels et de structures à l’Hôpital de l’Ueh, une prestataire de soins plaide en faveur d’une politique de santé, devant répondre aux besoins de la population.

« Il y a un constat d’échec et de faillite. Il est clair que rien ne marche dans le pays. Un petit groupe de gens prennent le pays en otage, font de la corruption, aucune projection n’est possible avec le pouvoir en place », estime le Dr. Dunois Eric Cantave, membre du parti politique Mouvement patriotique populaire dessalinien (Mopod).

Divers regroupements socioprofessionnels, dans différentes sphères et branches d’activités, notamment religieuses, ouvrières, enseignantes, continuent de manifester, depuis le 15 septembre 2019, dans la capitale, Port-au-Prince, et plusieurs villes en province, pour dénoncer la situation socio-économique du pays et exiger la démission du président Jovenel Moïse.

Contrairement aux dispositions, annoncées par le gouvernement démissionnaire de plus en plus décrié, pour garantir la sécurité des vies et des biens, et encourager un retour à la normale, la plupart des activités sur le territoire national, en Haïti, demeurent paralysées, durant cette 7e semaine de mobilisations, pour exiger la démission de Jovenel Moïse. [pac emb rc apr 30/10/2019 11:50]