P-au-P, 24 oct. 2019 [AlterPresse] --- Le gouvernement démissionnaire, depuis le 18 mars 2019 en Haïti, annonce l’annulation de toutes les franchises douanières, hormis celles prévues par la loi, et la suspension des paiements de tous les contrats avec les compagnies privées fournisseuses d’énergie électrique, indique un communiqué, relatant des dispositions prises dans un conseil des ministres, le mercredi 23 octobre 2019, et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Aboutir à un redressement rapide de l’économie nationale et établir plus de justice et d’équité sociale, entre les actrices et acteurs économiques, seraient les objectifs poursuivis par le gouvernement démissionnaire, qui fait face à une intensification, depuis le 15 septembre 2019, de la contestation populaire, réclamant la démission de Jovenel Moïse de la présidence politique.
Les dispositions, annoncées en conseil des ministres du 23 octobre 2019, devraient aussi « contribuer à une meilleure protection de la production nationale, tout en favorisant la compétitivité à travers les secteurs clés de l’économie ».
« Le président de la république entend multiplier ces initiatives, qui marquent clairement une rupture avec les vielles pratiques, qui visaient, à travers un favoritisme outré, à pérenniser la mainmise d’un petit groupe sur l’économie du pays », souligne le communiqué gouvernemental.
Suspendre les paiements de toutes valeurs, en rapport avec l’exécution des contrats d’énergie électrique, signés entre l’Etat haïtien et les firmes Sogener, E-Power S.A. et Haytrac, tout en réglant tous les différends, qui pourront être soulevés avec les acteurs de la branche de l’énégie durant tout le processus : telle est l’instruction, donnée, par le conseil des ministres du 23 octobre 2019, au Ministère de l’économie et des finances (Mef).
Le conseil des ministres démissionnaires du 23 octobre 2019 demande également au Ministère des travaux publics, transports et communications « de procéder au transfert, à l’Electricité d’Haïti (Ed’h), de toutes les centrales électriques appartenant à l’Etat », dont le Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp) devra assurer la sécurisation.
Les ministères de la justice et de l’économie « sont instruits, chacun en ce qui le concerne, d’obtenir la mise en mouvement de l’action publique contre tous ceux, qui sont coupables de dilapidation de deniers publics dans le cadre de ces contrats, la restitution des montants surfacturés à l’Etat et la réparation de tous préjudices, causés à l’Etat dans le cadre de l’exécution des contrats de fourniture d’électricité, passés entre l’Etat et les compagnies citées plus haut ».
Ces nouvelles dispositions gouvernementales font suite à la dénonciation d’ « un système corsé, qui bloque le pays », faite par Jovenel Moïse, à l’occasion d’un discours-conférence de presse, le mardi 15 octobre 2019.
Dans l’opinion publique, ces mesures sont vues comme des manœuvres de persécution et de diversion, qui chercheraient à casser les mouvements de protestations populaires contre le régime politique en place. [emb rc apr 24/10/2019 09:45]