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Haïti-Crise : Le Cardh dénonce une répression systématique de la Pnh contre les manifestantes et manifestants

P-au-P, 23 oct. 2019 [AlterPresse] --- Le Centre d’analyse et de recherche en droits humains (Cardh) dénonce une opération de répression systématique de la Police nationale d’Haïti (Pnh), à l’encontre des manifestantes et manifestants, qui exigent la démission du président Jovenel Moïse.

L’Unité de sécurité générale du palais national (Usgpn), le Corps d’intervention et de maintien d’ordre (Cimo) et l’Unité départementale de maintien de l’ordre (Udmo), seraient impliquées dans des tueries et d’autres violations de droits humains, fustige le Cardh, dans un document transmis à l’agence en ligne AlterPresse.

Le Cardh évoque de nombreux actes de bastonnade et de tueries, qui seraient commis par l’Usgpn, dans les manifestations antigouvernementales des 17 octobre et 18 novembre 2018.

Au moins six (6) manifestants ont été tués d’une balle à la tête.

Le 10 juin 2019, le commandant de l’Usgpn, Dimitri Hérard, a ouvert le feu sur des manifestants, faisant au moins quatre (4) blessés (Tendo Pierre, Donald Crispin, Nelly Michel et Fernando Joseph), rappelle le Cardh.

Le Cardh déplore l’usage de la force meurtrière, de la part de l’Udmo et du Cimo, lors des derniers mouvements de protestations contre le pouvoir en place, de plus en plus décrié par divers secteurs de la société.

L’organisme de défense des droits humains se dit préoccupé par ces cas de violation de droits humains, dans un contexte où « la thèse que des corps étrangers sont mis aux côtés de la Pnh par des autorités politiques, voire d’autres personnalités influentes, pour abattre des manifestants dans les rues (…) » paraît être confirmée, dit-il.

Lors d’une conférence de presse, le mardi 15 octobre 2019, Jovenel Moïse a confirmé que des agents étrangers étaient en Haïti pour renforcer sa sécurité.

Un tireur étranger d’élite a été vu, le jeudi 17 octobre 2019, du haut de la tour de 2004, située au Champ de Mars, à proximité du palais national.

Le Cardh recommande à la direction générale et à l’inspection générale de la Pnh d’enquêter sur ces anomalies.

Il les invite à « faire le point en assumant leurs responsabilités, afin de consolider les acquis de l’institution et de la préserver contre toute emprise politique ou autre ».

Le Centre d’analyse et de recherche en droits humains exhorte aussi les institutions de la société civile, les citoyennes et les citoyens à exiger, des autorités concernées, des explications sur l’existence de ces « armées », qui sont ajoutées à la Pnh. [emb rc apr 23/10/2019 15:25]