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Haïti-Crise : Une marche silencieuse de religieuses et religieux catholiques romains, transformée en manifestation contre Jovenel Moïse

P-au-P, 22 oct. 2019 [AlterPresse] --- Demisyon, demisyon, demisyon...

C’est le cri de nombreuses citoyennes et de nombreux citoyens, qui ont répondu, ce mardi 22 octobre 2019, dans les rues de la capitale, Port-au-Prince, à l’appel de la Conférence haïtienne (catholique romaine) des religieuses et religieux (Chr), pour une marche de prière, en solidarité avec la population, en souffrance en Haïti, observe l’agence en ligne AlterPresse.

Ces milliers de citoyennes et citoyens, dont des religieuses et religieux catholiques romains, pour la plupart, ont marché, ce mardi 22 octobre 2019, dans les rues de Port-au-Prince, pour exiger la démission du président Jovenel Moïse.

Vle pa vle fòk l ale, vle pa vle fòk Jovenel ale. Aba Jovenel ! (Qu’on le veuille ou non, il doit partir, qu’on le veuille ou non, Jovenel Moïse doit partir), scandent les manifestantes et manifestants durant la marche de la Chr, visiblement transformée en manifestation contre Jovenel Moïse.

Dans une ambiance d’adoration et de louange, des religieuses et religieux catholiques romains, bougies et chapelets en main, souhaitent un changement dans la gestion du pays.

« Nous sommes venus demander à Dieu de délivrer le pays de Jovenel Moïse, de ses acolytes et du système. Le système doit être remplacé par un véritable état de droit. Nous sommes venus demander à Dieu un changement pour Haïti. Jovenel Moïse doit partir, pour que le peuple soit délivré », exprime un manifestant.

« Ma présence à la marche est pour dénoncer les dérives de Jovenel Moïse, qui bloquent le pays. Les activités commerciales sont paralysées, la gourde se déprécie. Je suis obligée de fermer mon entreprise, à cause de cette situation », explique une manifestante, qui ne jure que par le départ de Jovenel Moïse.

La marche de prière, en solidarité avec le peuple haïtien, a débuté devant l’église (catholique romaine) de Christ Roi, à Bourdon, pour terminer sa course à la Cathédrale intérimaire de Port-au-Prince, au lieu du Sanctuaire de Notre Dame du Perpétuel Secours, au Bel-Air (centre-ville de Port-au-Prince), préalablement annoncé.

Un groupe de protestataires tentaient de faire passer leurs revendications, dans l’enceinte de l’église catholique romaine.

La présence de plusieurs agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) a été remarquée sur les lieux.

« Les autorités, particulièrement le président Jovenel Moïse, doivent entendre la voix de la sagesse », a souligné, dans une célébration eucharistique de circonstance, l’Archevêque métropolitain de Port-au-Prince, Max Leroy Mésidor, qui a dénoncé la poursuite des actes de violence, qui sèment le deuil au sein de la population.

La marche du 22 octobre 2019, en solidarité avec la population, entre dans la ligne des voeux du pape polonais Jean Paul II (Jozef Karol Wojtyla), qui, le mercredi 9 mars 1983, à Port-au-Prince, a prononcé ces paroles emblématiques « Il faut que les choses changent », a rappelé Mgr. Mésidor, à la suite des responsables de la Conférence haïtienne (catholique romaine) des religieuses et religieux.

D’autres marches de religieuses et religieux catholiques romains, en solidarité avec la population, ont également eu lieu, ce mardi 22 octobre 2019, dans diverses autres paroisses catholiques romaines, sur le territoire national en Haïti, comme aux Cayes (département du Sud), à Jérémie (département de la Grande Anse, une partie du Sud-Ouest d’Haïti) et à Léogane (municipalité du département de l’Ouest, à une trentaine de km au sud de la capitale), selon les informations obtenues par AlterPresse. [mj emb rc apr 22/10/2019 12:00]