P-au-P, 20 oct. 2019 [AlterPresse] --- Ce dimanche 20 octobre 2019, dans les rues, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, femmes et hommes, une foule immense de plusieurs milliers de personnes ont réaffirmé leur détermination à continuer de manifester pour obtenir la démission de Jovenel Moïse de la présidence politique en Haïti, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Nou pa nan kanaval, revolisyon nou fè. Jojo ale. Jovenel pa kapab : ce sont quelques-uns des slogans, exprimés par les manifestantes et manifestants, lors de cette nouvelle démonstration, convoquée, en huit jours d’intervalle par plusieurs musiciens et artistes.
Twòp san koule, Fòk Jovnèl ale (trop de sang a coulé, Jovenel Moïse doit partir), déplorent les protestataires.
Musiciens, artistes, diff’erentes couches sociales dans la population ont, de nouveau, manifesté leur colère contre l’entêtement de Jovenel Moïse à s’accrocher à la présidence politique, malgré l’absence de résultats concrets dans la politique mise en oeuvre depuis février 2017.
Pour la plupart habillés de maillots, chemises et corsages de couleur blanche, portant diverses pancartes de revendications (comme le rejet de l’expression “suivez mon regard”, barrée de rouge, en signe de désapprobation), très hostiles à Jovenel Moïse, les manifestantes et manifestants ont été galvanisés par des airs de musique de bandes à pieds ainsi que d’un camion sonore.
Grangou mete n deyò (« la faim, qui nous tenaille, nous porte à nous révolter ») : beaucoup pnt défilé avec des cuillères et assiettes vides, comme pour signifier combien la population est loin de disposer de nourriture et d’argent, contrairement aux promesses de Jovenel Moïse.
De temps à autre, ils exécutaient des pas de danse, soulignant combine ils veulent se débarrasser d’un « président inculpé, incapable, symbolisant un système d’exclusion », dans lequel il est fortement impliqué et dont il a tiré de nombreux privileges.
« Pas question de tomber dans la démarche et les manoeuvres de diversion, qu’a tenté de faire Jovenel Moïse », dans un discours-conférence de presse, au palais national, le mardi 15 octobre 2019, quand il a indiqué ne pas vouloir lâcher prise, déclarent les manifestantes et manifestants.
A Pétionville (municipalité à l’eest de la Port-au-Prince), en milieu d’aprèes-midi de ce dimanche 20 octobre 2019, les manifestantes et manifestants ont exprimé leur mécontentement face à la présence de policiers nationaux encagoulés, qui ont riposté, en lançant des gaz lacrymogènes pour disperser la foule en colère.
Des tentatives d’inccendie de magasins ont eu lieu.
A partir de 3:30 pm locales (19:30 gmt), une vive tension a, de suite, régné dans les rues de Pétionville…
Les manifestantes et manifestants, à Pétionville, tentaient d’aller retrouver les autres protestatires, dont le movement s’était ébranlé du Champ de Mars (principale place publique, dans la capitale), en passant par l’avenue Martin Luther King (plus connue sous le nom de “Nazon), les routes de Delmas et de Bourdon.
La démonstration, ce dimanche 20 octobre 2019, de musiciens et d’artistes, rejoints dans les rues par des pasteurs protestants, initie la sixième semaine de mobilisation populaire, visant à obtenir la démission de Jovenel Moïse de la présidence politique en Haïti.
Depuis le dimanche 15 septembre 2019 et durant les cinq précéntes semaines, les activités globales sont bloquées et paralysées, partout sur le territoire national, avec la poursuite des mouvements de protestation et d’intensification d’actions de colère contre le régime politique en place, marqués par l’installation de barricades de pneus usagés enflammés, de pierres, de troncs d’arbres et autres.
Nou fèk koumanse batay, randevou demen maten (nous allons poursuivre la lutte, rendez-vous demain), donnent les manifestantes et manifestants, comme signal de la poursuite des mouvements de protestations contre Jovenel Moïse.
Une nouvelle journée de protestations est projetée pour ce lundi 21 octobre 2019, par divers syndicats d’enseignantes et d’enseignants.
Comme le commerce, les bureaux publics et privés, les entreprises et services divers, les établissements scolaires, qui avaient rouvert le lundi 9 septembre 2019, sont fermés depuis, en raison de la situation politique qui tend à dégénérer.
Différents organismes de droits humains continuent d’alerter sur les risques de pénurie alimentaire et d’une profonde crise humanitaire, au cas où aucune solution durable n’est trouvée aux revendications de la population, qui exigent la démission de Jovenel Moïse. [rc apr 20/10/2019 16:00]