P-au-P, 20 oct. 2019 [AlterPresse] --- Le regroupement « Passerelle », une nouvelle structure d’interface, créée par plus d’une centaine d’organisations de la société civile, afin de trouver une solution commune à la crise actuelle, prévoit une réunion avec les secteurs proches, alliés et membres du pouvoir en place, à ce sujet.
Des rencontres ont déjà eu lieu avec plusieurs regroupements dont le Mouvman twazyèm vwa, le parti politique Fanmi Lavalas et la Commission de facilitation et de passation de pouvoir.
C’est ce qu’a fait savoir Castel Germeil, coordonnateur du regroupement « Passerelle », lors d’une conférence de presse, donnée ce samedi 19 octobre 2019, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
La structure a un délai maximum d’un mois pour construire une entente politique de transition entre les forces sociales et politiques du pays, engagées pour le changement.
Ce changement devrait prendre en compte la définition des mécanismes de gouvernance de la transition, le choix des personnalités, appelées à constituer un gouvernement de sauvetage national et la feuille de route de ce gouvernement.
Les objectifs du regroupement « Passerelle » consistent à faciliter le départ ordonné du pouvoir du président de la république, Jovenel Moïse, les conditions du retrait de tous les parlementaires de la 50e législature et la mise en place d’une structure citoyenne de contrôle de l’action gouvernementale.
« Notre travail, c’est de chercher à harmoniser, en vue d’arriver à développer un consensus politique plus large entre les acteurs », affirme le pasteur Lemète Zéphir, porte-parole du regroupement « Passerelle ».
« Nous ne sommes pas là pour faire la médiation et l’arbitrage. Nous sommes là pour faire la facilitation », précise Zéphir.
Le regroupement « Passerelle » renouvelle sa détermination à mettre en accord, à travers sa démarche, les différents protagonistes de la vie nationale, particulièrement les membres de l’opposition et du pouvoir en place.
Les neufs membres de facilitation du regroupement « Passerelle » ont été présentés également à la presse.
Il s’agit du coordonateur Castel Germeil, de la coordonnatrice adjointe Dre Sofia Loréus, du porte-parole le pasteur Lemèthe Zéphir, de la porte-parole adjointe, Carole Demesmin, de Bernard Craan, du Dr Charles Manigat et de Sabine Manigat.
4 des 7 personnalités de la commission présidentielle de facilitation de discussion, en l’occurrence Evans Paul, Josué Pierre-Louis et Jean Rudolph Joasile, Line Saint-fort Balthazar, ont annoncé leur démission, 24 heures après une intervention du président Jovenel Moïse, faite lors d’une conférence de presse, au palais national, le mardi 15 octobre 2019, a confirmé Evans Paul, ancien premier ministre sous la présidence de Michel Martelly.
Cette conférence de Jovenel Moïse complique davantage le travail de la commission, qui vise à « conduire les discussions devant aboutir à une solution concertée de sortie de crise », déplore Evans Paul.
Jovenel Moise a estimé que ce serait irresponsable, de sa part, de remettre sa lettre de démission, alors qu’il existe un « système » corsé, qui tente de « se régénérer » et qui bloque le pays, selon lui.
Intervenant en marge d’une brève cérémonie officielle de commémoration du 213e anniversaire de l’assassinat de l’empereur Jean Jacques Dessalines, Jovenel Moïse a, de nouveau, pointé ce qu’il appelle le « système », comme le véritable ennemi du pays.
Entre-temps, des mouvements de protestations se poursuivent à Port-au-Prince et dans plusieurs villes de province, pour réclamer le départ du président. [mj emb apr 20/10/2019 12:55]