Español English French Kwéyol

Haïti-Médias : L’Unesco exhorte à traduire en justice les auteurs de l’assassinat du journaliste, Néhémie Joseph

P-au-P, 18 oct. 2019 [AlterPresse] --- L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) condamne le meurtre, dans la soirée du jeudi 10 octobre 2019, de Néhémie Joseph, journaliste à Radio Panic FM à Mirebalais (département du Plateau central) et correspondant de Radio Méga dans le bas Plateau central.

L’Unesco exhorte les autorités haïtiennes « à ne ménager aucun effort pour enquêter sur ce crime et veiller à ce que toutes les personnes impliquées soient traduites en justice ».

« Les journalistes et les médias apportent une contribution indispensable à la démocratie et les gouvernements doivent accorder la priorité à leur sécurité », a déclaré la directrice de l’Unesco, Audrey Azoulay.

Sur son compte Twitter, Néhémie Joseph n’a eu de cesse d’alerter sur de fortes menaces de mort contre sa personne, de la part de certains proches du pouvoir en place, à Plateau central.

Le gouvernement, plusieurs organisations condamnent

Le Ministère de la culture et de la communication (Mcc) ainsi que des organisations de droits humains et associations de journalistes dénoncent l’assassinat « crapuleux » et « lâche » de Néhémie Joseph.

Le Mcc demande aux instances compétentes « d’agir en leur pouvoir et qualité, pour que transparence et justice soit faite autour de ce dossier tragique ».

Il dit constater une remise en question, depuis plus de 30 ans, de tous les efforts réalisés en Haïti en faveur de la liberté d’expression et de la liberté de la presse.

Le Ministère de la culture et de la communication souligne combien la persistance d’un climat d’intolérance engendre la violence dans le pays.

Le crime perpétré contre le journaliste « vient d’allonger la longue liste des victimes de l’impunité, de la mauvaise gouvernance, des assassinats politiques et de la banalisation du droit à la vie, droit fondamental et sacré », critique, pour sa part, l’Observatoire haïtien des droits humains (Ohdh).

L’Ohdh rappelle que le journaliste recevait des menaces de mort de la part des proches du pouvoir et des autorités politiques du département du Plateau central, avant d’être lâchement abattu par des inconnus armés sans foi ni loi.

C’est un « acte de trop contre le secteur de la presse », déplore-t-elle, appelant à « une enquête sérieuse et approfondie », en vue d’arrêter les malfrats qui bénéficient de l’impunité et de la faiblesse de la justice haïtienne.

L’Association des journalistes professionnels de l’Artibonite a aussi demandé aux autorités judiciaires d’enquêter sur le meurtre.

« Après le photojournaliste Vladjimir Legagneur (14 mars 2018), le copropriétaire de Radio sans fin (Rsf), Rospide Pétion (10 juin 2019), Néhémie Joseph vient allonger la liste des journalistes et travailleurs de presse, disparus et assassinés en dix-huit mois, environ », déplore l’Association des journalistes haïtiens (Ajh), dans une note en date du 11 octobre 2019.[dj emb apr 18/10/2019 17:25]