Communiqué du GRALIP
Soumis à AlterPresse le 3 mai 2005
Le Groupe de Réflexion et d’Action pour la Liberté de la Presse (GRALIP) salue les consoeurs et confrères de la presse indépendante haïtienne, en ce 3 Mai 2005 qui marque le quinzième anniversaire de la célébration de la Journée Internationale de la Liberté de la Presse décrétée par l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO).
Partout dans le monde, et plus spécialement en Haïti, le GRALIP estime que cette journée devrait susciter un moment de réflexion, de bilan et de débats pluriels sur la situation de la profession, les nouveaux défis qui attendent les médias et la société, les acquis et valeurs à consolider.
Le GRALIP tient à exprimer son admiration et son respect à tous les journalistes haïtiens, femmes et hommes qui, au prix de grands sacrifices, avec les moyens du bord, malgré les nombreuses tentatives de corruption, s’évertuent à garder une ligne professionnelle au-dessus de tout soupçon, au profit de la protection et de la promotion d’une information libre, des valeurs démocratiques, des principes républicains, de la primauté de la loi, de la justice sociale et de l’intérêt public général.
Cependant, le GRALIP voudrait rappeler aux consoeurs et confrères l’impérieuse obligation pour elles et eux de continuer à renforcer techniquement leurs capacités professionnelles, en évitant de se livrer à des pratiques qui encouragent la violence, la diffamation, la propagande mesquine, la manipulation de l’information et la diffusion de données fausses, mais en affirmant leurs convictions fondamentales en faveur du respect des normes et des valeurs éthiques du journalisme.
Le GRALIP convie les consoeurs et confrères, évoluant en Haïti, à s’armer de courage et de persévérance pour arriver, de concert avec leurs médias respectifs, à prendre en charge les enjeux conjoncturels et les défis structurels de notre temps.
En plus d’efforts organisationnels à consentir pour mieux structurer le métier de journaliste, le GRALIP pense essentiel aujourd’hui pour la Presse d’examiner davantage les réalités quotidiennes d’existence pour aboutir à des résolutions pratiques sur l’éducation environnementale et comportementale, la formation civique, l’implication sociale systématique, l’éthique journalistique, la corruption qui bat son plein dans certains médias, la formation des jeunes journalistes, la délivrance de la carte de presse, les questions de salaires, d’avantages sociaux et de plan de carrière, entre autres préoccupations majeures.
Le Groupe de Réflexion et d’Action pour la Liberté de la Presse profite de cette date symbolique du 3 Mai 2005, pour saluer la mémoire du journaliste de Radio Contact FM, Robenson Laraque, décédé à 26 ans le 4 Avril à Cuba, après avoir été atteint de deux balles, au cours d’affrontements violents entre les forces de la Mission des Nations Unies en Haïti (MINUSTAH) et des militaires démobilisés, le 20 Mars 2005 à Petit-Goâve, à 68 kilomètres au sud de Port-au-Prince.
Tout comme Jean Dominique, assassiné le 3 avril 2000 et Brignol Lindor, sauvagement tué le 3 décembre 2001, le jeune confrère Robenson Laraque a droit lui aussi à une justice posthume, conclut le GRALIP.
Pour le GRALIP,
Vario Sérant, Coordonnateur principal
Stéphane Pierre-Paul, Assistant Coordonnateur
Ronald Colbert, Administrateur