P-au-P, 15 oct. 2019 [AlterPresse] --- Le président Jovenel Moïse a précipité le pays dans « un tumulte ingérable ».
Si cette situation d’ingouvernabilité générale persiste, la population risque de faire face à une grave crise humanitaire, souligne, à AlterPresse, Edouard Paultre, coordonnateur du conseil haïtien des acteurs non étatiques (Conhane), une des 107 organisations à l’initiative de la structure dénommée Passerelle.
Cette structure, composée de 7 personnalités, doit jouer le rôle de facilitatrice, entre les parties prenantes, afin de parvenir à une entente nationale pour obtenir la démission de Jovenel Moise et de l’ensemble des parlementaires, puis former un gouvernement de sauvetage national.
Ces 7 personnalités, issues de différents secteurs, sont Bernard Craan, Carole Demesmin, Castel Germeil, Dre Sofia Loréus, Dr Charles Manigat, Sabine Manigat et Lemète Zéphyr.
Il est urgent de prendre en compte les intérêts vitaux du pays, afin d’empêcher que la situation actuelle s’aggrave, prévient le Conhane, dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.
Le Conhane exhorte Jovenel Moïse à entendre raison, en mettant en œuvre les recommandations formulées à son endroit.
Les organisations, signataires de l’appel en faveur du sauvetage national, invitent tous les secteurs à s’unir, en un seul bloc solidaire, afin d’engager des discussions approfondies, en vue d’une solution durable à la crise, dans le document intitulé « Déclaration commune pour un gouvernement de sauvetage national pour une transition réussie ».
Dans une note en date du 14 octobre 2019, le Collectif du 4 décembre 2013 applaudit l’initiative de ces organisations, issues de la société civile.
Plus de voix s’élèvent contre la situation socio-économique et politique qui s’aggrave au jour le jour à cause de l’incapacité du pouvoir à la gérer, critique le Collectif du 4 décembre 2013, tout en déplorant « une gouvernance irresponsable ».
Pour sa part, le Collectif Défenseurs Plus se dit consterné par la dégradation des conditions de vie de la population haïtienne sous l’administration du président Jovenel Moïse.
Dans une note, le Collectif Défenseurs Plus estime que les derniers événements politiques, des mois de septembre et d’octobre 2019, ont aggravé la situation de vulnérabilité du peuple haïtien en général.
Haïti est actuellement sous la menace d’une crise humanitaire, alerte le Collectif Défenseurs Plus.
Le Mouvement troisième voix (en Créole haitien : Mouvman twazyèm vwa), invite le président Jovenel Moïse à faire un choix raisonnable, en démissionnant.
Le contexte actuel devrait pousser un dirigeant, qui se respecte, à prendre une décision patriotique raisonnable, qui tient compte de la gravité de la situation, estime le Mouvement troisième voix, dans une correspondance adressée au président.
« La population croupit dans la misère et l’insécurité, que votre administration a fortement alimentées », critique le Mouvman twazyèm vwa, dénonçant également les nombreuses victimes des brutalités policières, particulièrement lors des mobilisations anti-gouvernementales
Les activités sont encore globalement perturbées, en Haïti, au début d’une cinquième semaine de mobilisations, visant à réclamer le départ du président Jovenel Moïse.
L’opposition politique a annoncé, du lundi 14 au vendredi 18 octobre 2019, de nouvelles mobilisations, dans la capitale et les villes de provinces, contre le régime politique en place.
Une foule immense a défilé, le dimanche 13 octobre 2019, dans la zone mtropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, à l’appel d’un collectif d’artistes, pour exiger la démission de Jovenel Moïse. [mj emb gp apr 15/10/2019 05:00]