Par Carl Henry BURIN*
Soumis à AlterPresse le 3 octobre 2019
El Corte est connu, dans l’histoire d’Haïti, comme le plus humiliant forfait jamais orchestré contre le peuple haïtien, tout au moins, depuis la période dite nationale. Aux premières lueurs du 20e siècle, à peine se remit-on des blessures infligées à notre souveraineté, à notre orgueil de peuple... à peine efforça-t-on de rembellir nos lauriers écrasés sous les bottes étasuniennes, que nous nous retrouvons par cet odieux massacre encore dans les tréfonds de la déchéance. En ce début d’octobre 1937, 30 000 corps, en effet, ont été dépecés de l’autre côté de la frontière, 30 000 âmes offertes au dieu de la barbarie, dont le seul péché était d’être nées noires, pauvres, au surplus haïtiennes.
Dans une frénésie presqu’indescriptible, 30 000 infortunés haïtiens ont été chassés, pourchassés, traqués, mutilés et traîtreusement assassinés, sans la moindre distinction de statut, de sexe ou d’âge.
Castor, essayant de dépeindre ce sinistre eut à constater que : “le génocide prit de formes diverses. Beaucoup d’entre eux périrent noyés, les autres furent assassinés individuellement ou en groupe. Des centaines d’Haïtiens furent jetés à la mer en pâture aux requins ; d’autres, enfermés dans des cachots, furent exécutés par leurs géôliers. Dans d’autres régions, on frappa la tête des enfants contre les murs jusqu’à leur mort ; les femmes furent violées avant d’être assassinées et on n’épargna même pas celles d’entre elles qui étaient enceintes” (Castor : 1988).
De ce récit funeste, les témoignages sont des plus monstrueux ; et Price Mars de conclure : “Du 2 au 4 octobre, pendant trente six heures, la symphonie rouge en nappes lourdes répandit la tristesse des sanglots, des lamentations, des hoquets d’agonie vomis par la multitude haïtienne” (Price Mars : 1953).
Aujourd’hui, loin de vouloir jeter la pomme d’Eris aux deux frères insulaires, sans vouloir attiser la flamme d’une inutile vengeance d’une part, ou d’une méfiance inopportune d’autre part (le progrès n’étant que dans la concorde), nous pensons toutefois que ces victimes ont droit au souvenir, et qu’elles ne méritent pas de souffrir notre abjecte inadvertance.
Aujourd’hui, le temps n’est pas à la discorde, certes, mais à la réflexion. Ainsi, en marge de la 82 commémoration de cette date macabre, se donne-t-on pour tâche dans cette étude de réfléchir sur l’une des causes essentielles conduisant à ces hécatombes, savoir le phénomène migratoire des haïtiens en République Dominicaine.
La Migration haïtienne en République Dominicaine
La question migratoire entre les deux pays constitue le facteur clé de la compréhension des relations haïtiano-dominicaines d’hier et d’aujourd’hui (Castor : 1988).
Sans vouloir s’attarder sur une quelconque historique de ce phénomène (ce qui n’est pas l’objet de notre étude ici), il est nécessaire cependant de noter qu’il n’est pas récent dans l’histoire de l’humanité. Si l’on en croit Pichardo, il serait né il y a des milliers d’années, au moment où les premiers hommes ont commencé à se déplacer de l’Afrique vers l’Europe. Les causes en sont multiples : raisons économiques, bouleversements naturels, guerres tribales, conflits religieux, etc. (Pichardo : 2013).
La migration de masse quant à elle, a atteint son apogée avec le développement de la phase colonialiste du capitalisme. Ce sont en effet des dizaines de millions d’Africains qui ont traversé l’Atlantique pour venir alimenter la flamme de l’esclavage, allumée par un occident avide de luxuriance dans une Amérique attelée à la trame de l’histoire. Il est urgent de préciser à cet effet que cette phase de la migration était plutôt forcée que volontaire.
En ce qui nous concerne plus particulièrement, s’il est vrai qu’il n’existe pas de chiffres officiels sur le nombre d’haïtiens résidents en terre voisine, il reste néanmoins évident que la diaspora haïtienne en République Dominicaine n’est pas négligeable et appelle à toute notre attention.
Comprendre d’une part les causes de ce phénomène, et faire d’autre part état de la situation, ce sont entre autres les objectifs que nous nous fixons dans ce travail, et que nous essaierons d’élucider dans les lignes qui vont suivre.
A- Migration haïtienne en République Dominicaine – Causes
La migration massive des braceros haïtiens en République Dominicaine a débuté avec l’occupation conjointe des deux pays vers 1915, 1916 par les Marines américains (in Corten : 2011). Cette scène macabre survint dans l’Histoire d’Haïti à un moment où le chaos s’installait dans tous les osselets du pays, fragilisant l’ossature même de la jeune République.
Après un siècle d’indépendance, constate Castor, Haïti présentait toutes les caractéristiques de la stagnation économique et d’un profond déséquilibre social. La production n’augmentait pas. Les masses croupissaient dans la plus grande misère. L’administration publique était chaotique. Le pays ne connaissait ni stabilité ni progrès… Au début du XXe siècle, le régime s’avéra incapable d’atteindre un minimum de stabilité politique. Les guerres civiles revêtirent un caractère permanent. Le malaise économique et social se transforma en une vie politique de plus en plus agitée (Castor : 1998).
Cela va sans dire que cet imbroglio politique eut de lourdes suites, surtout sur la classe paysanne presque totalement désœuvrée. Ses conditions, déjà fragilisées par le caporalisme agraire, hérité par nos premiers chefs d’Etat du modèle colonialiste, n’ont de cesse qu’à s’empirer. Impuissante, elle assiste à la destruction de ses récoltes, embrasées par les flammes, nourries par quelques congénères dans leurs luttes fratricides pour la quête du pouvoir. Ainsi se retrouve-t-elle privée des moyens matériels pouvant permettre sa reproduction.
L’intervention militaire des Américains en 1915 quant à elle ne vient pas arranger les choses. Contrairement aux autres pays où cela s’est produite, comme le Cuba ou la Republique dominicaine, il n’y eut la moindre velleité du côté des envahisseurs pour une modernisation de notre économie, pouvant conduire à une amélioration du sort des déshérités. L’ambassadeur dominicain Rubén Silié Valdez l’a que trop bien exprimé : “Tandis que dans le pays voisin on installait des entreprises sucrières modernes, en Haïti, il y eut une forte exploitation de la paysannerie (in Corten : 2011). Ce qui, à mon humble avis s’explique par l’inconcevabilité du fait, pour les américains, que nous soyons les premiers au monde à s’eriger et vaincre un système d’ordres inégalitaires où les esclavagisés ont été aliénés de toute leur dignité de personne. Pareille témérité qu’ils ne sauront punir de trop, et dont ils ont précipité l’occasion par l’invasion de 1915. Cette occupation en effet n’a apporté que drames, désolations, corvées et massacres… Qu’était, s’exclama Fouchard, après tout cette occupation, sinon un hold-up de gangster sur une proie impuissante devant la force brutale ?... L’Américain en définitive, renchérit il, n’apporta rien de substantiel au développement de notre pays, se bornant plutôt à nous dépouiller de nos derniers lambeaux (Fouchard : 2017).
Les méthodes des Marines nord-américains se sont caractérisés par une violente répression et une augmentation du racisme (in Corten : 2011). Assimilé au bétail, le statut du paysan haïtien en particulier se rapprochait beaucoup plus de celui d’un serf que d’un citoyen digne de la jouissance de ces droits les plus fondamentaux. Rien n’illustre mieux cet état des choses que ce témoignage rapporté par Castor, où : M. Goin, personnalité de la ville d’Aquin allait un jour à cheval à la campagne. Un officier américain, le voyant fouetter le cheval, lui fit mettre pied à terre. Il lui ordonna d’enlever son mors à l’animal et de se le mettre, tout plein de bave. M. Goin, après avoir subi cet affront, perdit la parole et resta muet jusqu’à sa mort (Castor : 1988).
Outre le système de corvées réinstauré, les gabegies, les tueries (comme ça a été le cas à Marchaterre)… on comprendra bien que le pays se soit vidé de ses fils de façon démesurée en un clignotement de cils. Ainsi 300 000 haïtiens abandonnèrent le pays durant les 19 ans de l’occupation, suivant les propos de l’Inspecteur Général des Douanes d’alors, M. Séjourné (Castor : 1988), en quête d’un Eldorado introuvable au Cuba, dans les Antilles et particulièrement en République Dominicaine.
Il s’ensuit donc que ce sont nos mains qui, par nos turbulences politiques, et d’autre part l’invasion de 1915 ont déchiré le tissus social, ouvert la brèche et contraint les fils du pays à un exil involontaire en terre voisine.
La migration des paysans haïtiens n’est toutefois pas due (pour tout esprit objectif analysant la question) aux seuls faits susmentionnés. Elle répond à un autre besoin encore très urgent : celui d’une main-d’œuvre bon marché du coté voisin.
L’Economie dominicaine du début du XXe siècle est en effet une économie basée sur l’industrie sucrière. Nous avons déjà signalé que la différence essentielle dans les agissements des envahisseurs nord-américains des deux côtés de la frontière réside dans le fait qu’ils construisent d’une part et exploitent d’autre part. Alors que sous leur impulsion des champs de canne se dressaient au levant, drus et à perte de vue, au couchant, le sang versé sous la poigne de leurs baïonnettes rendait le sol impropre à toute culture. N’est ce pas, comme dirait Péan, que le soleil se lève à l’Est ?
Cette catégorisation est importante, dans la mesure où elle nous aide à comprendre l’écart qui s’ensuivra dans la sphère économique des deux pays, et qu’elle est déterminante dans la nouvelle trajectoire que suivront les relations insulaires. Entre autres, les industries installées au pays voisin seront comme des appâts pour les pauvres hères d’Haïti. N’ayant pour toute ressource que leur force de travail, ces derniers poussés par la faim et la quête du bien être iront par milliers grossir les rangs dans les bateyes dans une condition proche de la servitude. Dans l’économie mondiale fut assigné à Haïti désormais un rôle de pourvoyeur de main-d’œuvre pour le grand capital (Pichardo : 2013).
Cette migration (véritable traite éhontée d’Haïtiens) s’effectuera sans turpitudes envers et contre tous, et ce, malgré le fameux carnage de 1937, commandité par Trujillo et ses sbires. Et pour comble, « même les rescapés du massacre sont retournés vivre en République Dominicaine à leurs risques et périls », constate honteusement Mr Péan (Péan : 2014). Ce dernier a fait remarquer également que « des deux côtés de la frontière, les oligarchies haïtienne et dominicaine auraient un manque à gagner avec la fin de ce trafic ». Pour lui, les structures économiques contrôlant l’Etat considèrent la servitude comme nécessaire et allant de soi. Ainsi, « la scène tragique de la Traite des braceros se renouvelle indéfiniment dans sa médiocre abjection » et s’intensifie même avec le chaos politique de 2004 et tous les maux qui lui sont inhérents.
B- Migration haïtienne en République Dominicaine – Etat
Faire état de la migration haïtienne en République Dominicaine est particulièrement laborieux, quand on considère que les relations entre les deux pays sont à bien des égards informels. Nous avons déjà souligné qu’il n’existe pas de chiffres officiels pouvant recenser le nombre d’haïtiens en terre voisine. Notre démarche s’inscrit donc dans une méthode inductive, partant de nos observations que nous allons essayer de vérifier dans les faits historiques qui sont à notre portée. Nos hypothèses sont que cette migration est d’une part très intense, et d’autre part majoritairement clandestine.
Par le chaos politique, coïncidant à un besoin majeur de main d’œuvre servile, dans le désordre le plus inouï, nous avons déjà esquissé comment le terroir haïtien s’est dépossédé de ses plus dignes fils au profit de la République Dominicaine. La question maintenant est de savoir l’estimation parfaite de ceux qui sont partis, de gré ou de force, pour le pays voisin.
La question n’est pas nouvelle, et elle constitue le premier écueil aux travaux de tous ceux qui se sont penchés sur le sujet. Guy Alexandre ne manque pas de faire remarquer que le « le fait est qu’on ne sait exactement ni ici ni là-bas, quelle est la quantité de nos compatriotes qui ont émigré vers le pays voisin et qui y vivent et travaillent. En République Dominicaine même, la référence au nombre d’haïtiens installés dans le pays est traditionnellement l’objet de manipulations idéologiques et politiques, dans le cadre des combats et débats entre ultranationalistes dénonçant l’invasion pacifique des haïtiens et citoyens dominicains partisans de l’amélioration des rapports entre les deux pays » (in Conjonction : 2014).
Il faut remarquer que déjà pour les premières décennies du XXe siècle, les journaux parlent de plusieurs milliers. Le ministre des Affaires Etrangères Ramon Veras ira même jusqu’à parler de 400 000 pour 1935 (in Pichardo : 2013). Ce chiffre est sans nul doute incertain, mais à considérer le fameux massacre de 1937, où près de la frontière, odieusement 30 000 braceros ont irrigué de leur sang le sol dominicain, outre ceux qui étaient dans les bateyes (sauvés, car jugés indispensables à la production sucrière, ou par crainte des américains, propriétaires de la grande usine sucrière de la Romana), nous sommes amenés à croire que dès l’amorce de ce phénomène, il s’est avéré intense, outrepassant toutes mesures imaginables.
Aujourd’hui encore, cette fuite des germes du pays n’est pas moins signifiante. S’il est vrai que l’économie de la République Dominicaine a subi de nombreuses transformations, si elle n’a plus pour base l’industrie sucrière, et ne nécessite plus par conséquent les mêmes attroupements de braceros, la plaie reste toujours ouverte. Guy Alexandre nous fait remarquer à ce titre que la bête ne fait que changer de peau : « Aujourd’hui, à cette couche paysanne s’ajoutent un certain nombre de nouveaux migrants dont certains viennent des couches populaires urbaines, et d’autres viennent des couches défavorisées des classes moyennes urbaines, sans parler des étudiants… et des moyens ou grands entrepreneurs » (in Conjonction : 2014).
Dans cette condition, il n’est pas étonnant de voir certaines sources, dont la Banque Mondiale, l’Organisation Internationale pour les Migrations ou encore la Faculté Latino-américaine des Sciences Sociales de Santo Domingo publier des rapports faisant état de 600 000 à 800 000 de compatriotes en République Dominicaine (Conjonction : 2014).
Mais laissons de côté les chiffres, pour regarder maintenant la condition dans laquelle s’effectue cette migration.
Il est courant de dire en Créole : « lè w ap neye ou kenbe branch ou jwenn ». Le flux de nos déboires ci-dessus exprimés, constitue en effet, à plus d’un, un véritable raz de marée, auquel pour s’échapper tous les moyens sont bons : quitte à se risquer sur de légères embarcations, quitte à s’enfuir sans remplir aucune formalité légale…
« La plupart des Haïtiens en République Dominicaine sont illégaux » ! C’est ce que stipulent tout au moins les portes paroles autorisés des secteurs anti-haïtiens.
Pichardo, analysant la question nous informe que cette migration illégale, en plus d’être stimulée par un groupe d’entrepreneurs agricoles et industriels, est même organisée par eux. Ces derniers utilisent des agents ou passeurs dominicains et haïtiens « appâtant avec des leurres, les cultivateurs et les indigents de cette nation si appauvrie pour les forcer à traverser la frontière » (Pichardo : 2013).
N’ayant droit à aucune protection des lois du travail, ni à aucune sécurité sociale ; travaillant pour des salaires de pitance, dans la crainte d’être à tout moment déplacé ou peut-être même arrêté ; le paysan haïtien devient dès lors une bête de somme, bonne qu’à faire la richesse de son propriétaire, parodiant ainsi une vieille formule du Pacte Colonial : Tout par et pour les entrepreneurs agricoles et industriels dominicains. D’où le mobile de ces derniers à garder nos chers compatriotes dans cette condition d’illégalité, les aliénant au maximum pour la prolifération de leur plus-value.
C- En guise de conclusion
La migration n’est pas toujours volontaire dans la vie des hommes. Notre analyse du début de ce chapitre démontre qu’elle est souvent due à un rapport conflictuel mettant aux prises soit l’homme à la nature, soit l’homme à son semblable.
Dans le cas haïtien, ce sont surtout nos tohu-bohus politiques qui ont poussé nos frères à délaisser le pays pour l’étranger (particulièrement pour la République Dominicaine).
Cette vague migratoire est dangereusement démesurée, et déverse sur notre histoire de peuple toutes sortes de gadoue, dont le carnage de 1937 que nous déplorons tant aujourd’hui.
Mais aujourd’hui, le temps n’est pas à la vengeance ni au larmoiement…
Aujourd’hui le temps est à la réflexion.
Le carnage de 1937 n’est pas seulement une atteinte à l’intégrité physique de quelques personnes, ni un simple giffle à notre souveraineté… C’est une tentative génocidaire tendant à nous estomper sur la fresque mondiale.
Qu’est ce qui a été fait depuis ?
J’ai peine à le dire : les mêmes politiques, les mêmes crises, les mêmes embarcations de fortune pour les mêmes terminus.
S’il est vrai que les mêmes causes ne produisent pas toujours les mêmes effets, notre enlisement dans nos turpitudes erigées en mode de vie laisse toutefois presager le pire. Aujourd’hui le temps n’est pas aux promesses farfelues… Haïti est dans un virage où elle doit tourner ou périr.
La commémoration de cette date ne doit pas nous servir de prétexte pour raviver certaines animosités avec nos voisins, ni pour nous déresponsabiliser au regard de nos déboires. Elle doit au contraire nous permettre de repenser nos rapports avec la politique, de réfléchir sur les modalités pouvant nous permettre de construire un pays plus juste, où tous les haïtiens auront goût de vivre.
Je m’entête à croire avec Jean-Marie Bourjolly que bien que nous ayons hérité du fardeau d’une histoire tourmentée, il n’y a, à la racine de nos problèmes, ni fatalité historique, ni punition divine, ni pacte avec le diable… nous sommes collectivement responsables de la situation actuelle. Par conséquent, il dépend principalement de nous que cela change… Nous devons être les premiers artisans de notre devenir (in Buteau : 2010).
* Etudiant à l’UEH…
………..
Sources :
• Buteau, Pierre (dir.), Refonder Haïti ?, Mémoire d’Encrier, 2010.
• Castor, Suzy, Le Massacre de 1937 et les Relations haïtiano-dominicaines, 1988.
• Castor, Suzy, L’Occupation américaine d’Haïti, 1988.
• Conjonction : La revue franco-haïtienne de l’Institut Français en Haïti, Les relations Haiti-République Dominicaine, 2014.
• Corten, André, L’Etat faible : Haïti et République Dominicaine, Mémoire d’Encrier, 2011.
• Fouchard, Jean, Histoire d’Haïti : 1804 - 1990, tome II, Editions Henri Deschamps, 2017.
• Mars, Jean Price, La République d’Haïti et la République Dominicaine, collection du tricinquantenaire de l’indépendance d’Haïti, tome II, Port-au-Prince, 1953.
• Péan, Lesly, Béquilles : Continuité et Ruptures dans les relations entre la République Dominicaine et Haïti, C3 editions, 2014.
• Pichardo, F. Franco, Identité dominicaine et racisme anti-Haïtien, C3 Editions, 2013.