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Haïti : " Les difficultés persistent " dans le cas de l’ex premier ministre détenu, Yvon Neptune

P-au-P., 2 mai. 05 [AlterPresse] --- L’ex premier ministre Yvon Neptune se trouve toujours en Haiti et sa situation sanitaire est stationnaire, a confirmé le gouvernement, après des tentatives entreprises le 1er mai de le transférer à Santo Domingo.

« Malgré toutes les tentatives pour essayer de trouver un terrain d’entente avec le secteur de Neptune et l’ancien premier ministre lui-même, aucun résultat n’a été obtenu », a confié à AlterPresse le directeur de la communication du gouvernement, Mike Joseph. Il n’a pas précisé si le secteur de Neptune était composé de sa famille ou du parti politique (Fanmi Lavalas) auquel il appartient.

« Les négociations se poursuivent » et « les difficultés persistent », a fait savoir Joseph, sans indiquer si le départ de Neptune pour l’étranger était toujours à l’ordre du jour. Il a seulement souligné que le prévenu, en grève de la faim depuis environ 2 semaines, « ne veut pas recevoir des soins dans un hôpital haïtien », ajoutant qu’ « il n’a pas confiance ».

Dans un communiqué émis dans la soirée du 1er mai, le gouvernement a fait savoir que des démarches ont été entreprises par la présidence pour « faciliter l’évacuation sanitaire » de l’ancien premier ministre vers la République Dominicaine. « Neptune indiqua qu’il n’accepterait l’évacuation sanitaire que si toutes les charges qui pèsent contre sa personne étaient levées », a poursuivi le communiqué. Ce que le gouvernement a jugé « inacceptable ».

Une commission médicale formée par le gouvernement continuera de suivre l’évolution de la santé Neptune et en fera rapport au juge d’instruction qui enquête sur la tuerie qui s’est produite à Saint-Marc (Nord) le 11 février 2004, deux semaines avant la chute de l’ancien régime. C’est dans le cadre de l’instruction de cette affaire que Neptune est incarcéré depui le 27 juin 2004 à Port-au-Prince.

L’avocat des victimes de Saint-Marc, Samuel Madistin, a qualifié d’« extremement grave » ce qui s’est passé. Il n’a pas compris comment le président provisoire, un ancien juge de la cour suprême, puisse entreprendre une telle démarche.

« Il est temps de laisser la justice suivre son cours librement » dans le dossier de la tuerie de Saint-Marc, a martelé Madistin. « Que le gouvernement ne se mette pas en tête qu’il peut décider n’importe quoi et que nous autres les victimes nous allons rester les bras croisés », a prévenu Madistin.

Depuis le 21 avril dernier, Neptune se trouve dans une maison appelée “annexe du pénitencier national†dans le quartier de Pacot (sud de la capitale). Auparavant, l’ancien premier ministre a été soigné pendant environ un mois à l’hôpital argentin de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (MINUSTAH), suite à une première grève de la faim observée à partir du 22 février. Sa santé s’était améliorée, avaient indiqué les responsables de la MINUSTAH.

Le 22 avril, Neptune a été conduit pour la première fois à Saint-Marc où il devait être entendu par la juge d’instruction Cluny Pierre-Jules. Cette audience n’avait pu avoir lieu à cause de l’absence de la juge qui n’avait pas convoqué Neptune pour cette date, mais plutôt le 18 avril. [gp apr 02/05/2005 12:00]