P-au-P, 1er oct. 2019 [AlterPresse] --- La situation globale tarde encore à se normaliser, ce mardi 1er octobre 2019, partout sur le territoire national, en Haïti, dans le cadre d’actions de mobilisation et de pressions populaires contre le président de plus en plus contesté Jovenel Moïse, selon les informations rassembléees par l’agence en ligne AlterPresse.
La république d’Haïti entame, début octobre 2019, sa troisième semaine de paralysie totale des activités régulières, avec les revendications et manifestations populaires contre Jovenel Moïse. Le ras-le-bol général est ainsi enregistré, après environ trois semaines de paralysie, consécutive à une pénurie des produits pétroliers sur le territoire national.
Ce mardi 1er octobre 2019, des parties des routes nationales No.1 et No. 2 sont bloquées, en différents endroits, comme à Saint-Marc (département de l’Artibonite, au nord de Port-au-Prince) où des centaines de personnes manifestent pour obtenir la démission de Jovenel Moïse, et à Léogane (département de l’Ouest, au sud de la capitale), où des barricades sont signalées.
Des mouvements de protestation sont également rapportés à Miragoane et à Fond des Nègres, dans le département des Nippes (une partie du Sud-Ouest d’Haiti).
A Port de Paix (département du Nord-Ouest d’Haïti), des manifestants ont tenté d’incendier une entreprise de Jovenel Moïse, au terme des funérailles d’un militant tué dans les manifestations de la semaine précédente.
La police départementale a réagi en lançant des gaz lacrymogènes. Un climat de tension, qui a pousssé les manifestants à laisser le corps du défunt à même la rue Capois, à Port de Paix.
Une atmosphère d’attente de déblocage est observée en plusieurs quartiers, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.
Plusieurs personnes sont remarquées, en train d’attendre, ce 1er octobre 2019, une réouverture des banques commerciales.
Certaines entreprises, distribuant des produits alimentaires, entre autres, ainsi que certaines stations-service, débitant des produits pétroliers, ont ouvert leurs portes.
Sur différents axes, des véhicules de transports publics font la navette, remplis de passagères et de passagers. Des motos-taxis circulent également à Port-au-Prince.
Mais, les établissements scolaires sont toujours fermés.
Un mot d’ordre de grève de deux jours, annoncée sur tout le territoire national, par la Brigade syndicale anti-corruption (Bsac), doit prendre fin ce mardi 1er octobre 2019.
Cet appel à la grève visait aussi à dénoncer la mauvaise gouvernance et la corruption en Haïti.
1 blessé et 3 voitures incendiées : tel est le bilan des nouvelles manifestations du lundi 30 septembre 2019, dispersées par la Police nationale d’Haïti (Pnh), à coups de gaz lacrymogènes, au niveau du carrefour des routes de Delmas et de l’aéroport international de Port-au-Prince.
Les activités demeuraient encore paralysées, le 30 septembre 2019, au début d’une troisième semaine de mobilisations de l’opposition contre le pouvoir.
Ces mobilisations ont été enclenchées, à l’initiative du regroupement politique « Alternative consensuelle pour la refondation de la nation », en vue d’exiger le départ du président Jovenel Moïse.
Les appels à la démission de Jovenel Moïse se sont encore multipliés dans le pays, suite à la grande mobilisation générale du vendredi 27 septembre 2019.
Des organisations de défense de droits humains espèrent un « geste patriotique » de la part de Jovenel Moïse, dans un document en date du 30 septembre 2019.
« Les autorités actuelles font preuve d’incompétence la plus flagrante. Elles sont frappées d’incapacité de maintenir l’ordre interne et d’assurer la sécurité à l’intérieur des frontières, de subvenir aux besoins de la population et de respecter les engagements internationaux », déplorent ces organisations.
Il s’agit de l’Organisme d’universitaires de défense des droits humains (Oudh), du Collectif Défenseurs Plus, du Réseau des organisations haïtiennes des droits humains (Rohdh), du Collectif des organisations pour la défense des droits des migrants et des réfugiés (Coddemir) et de la Solidarité haïtienne de défense des droits humains (Sohdh).
De son côté, la Conférence haïtienne des religieux appelle les dirigeants à tirer les conséquences de leurs inconséquences.
Elle plaide pour la formation immédiate d’un gouvernement de sauvetage national.
Pour sa part, l’Eglise catholique romaine demande aux autorités de mesurer « l’ampleur de leurs échecs accumulés » et d’en tirer les conséquences, dans un document.
Le regroupement Konbit ayisyen pou lojman altènatif (Kayla) encourage, de son côté, la population, à continuer la bataille jusqu’à contraindre le président Jovenel Moise à laisser le pouvoir. [emb rc apr 1er/10/2019 10:50]