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Haïti-Crise : Des organisations de défense de droits humains espèrent un « geste patriotique » de la part du président Moïse

Déclaration de 4 organisations de défense de droits humains

Document repris par AlterPresse

Une décision historique s’impose pour éviter l’aggravation de la crise politique haïtienne

Les organisations de défense et de promotion des droits humains signataires de cette note, constatent que depuis les 6 et 7 juillet 2018 jusqu’à date, Haïti n’est plus dirigée. Le pays est réduit à un micro État au regard du droit international. Les autorités actuelles font preuves d’incompétence la plus flagrante. Elles sont frappées d’incapacité de maintenir l’ordre interne et d’assurer la sécurité à l’intérieur des frontières, de subvenir aux besoins de la population et de respecter les engagements internationaux. Un tel constat laisse voir sans aucun doute, que la population haïtienne fait face à des violations systématiques de ses droits fondamentaux et, de ce fait, ne peut plus continuer à en supporter le poids de l’injustice.

Le pire, c’est que les faibles ressources financières constituant le trésor public et récoltées des taxes et impôts de la population sont presque utilisées et partagées exclusivement entre les grands dignitaires de l’État et certains groupes dominants et privilégiés. Un moment où le droit à la vie est entièrement banalisé. Donc, l’État est devenu un État contrebandier, dilapidateur, prédateur, et oppresseur, sans aucune mission de recevabilité envers le pays et la population comme élément social et de souveraineté nationale. Quelle descente aux enfers jamais imaginée pour Haïti !

À la lumière de ce constat angoissant, alarmant et inquiétant qui fait craindre le pire, les organisations de défense et de promotion des droits humains signataires de cette note, tout en condamnant tous les actes de violences d’où qu’elles viennent, croient nécessaire et urgent de trouver une solution à la crise structurelle et politique du pays.

Dans cette perspective, les organisations de défense et de promotion des droits humains signataires proposent les mesures suivantes :

  • Un geste patriotique du Président de la République, en présentant sa démission à la nation. Considérant qu’il avait souligné lors de sa campagne électorale " aucun sacrifice ne doit être trop grand pour sauver le pays ". Vu qu’il ne peut pas assumer la responsabilité de garantir la paix sociale, la sécurité nationale et la protection des personnes se trouvant sur le territoire haïtien ;
  • La mise en place d’une présidence provisoire ;
  • L’organisation d’une entente nationale (conférence, dialogue...), avec tous les Acteurs, les Secteurs et les citoyens et citoyennes engagés, de la vie nationale sans exclusion aucune ;
  • La mise en place d’un gouvernement de consensus capable de répondre aux besoins urgents de la population (sécurité, nourriture, santé, éducation) et mener la barque nationale, tout en posant les bases nécessaires pour endiguer l’injustice sociale criante ;
  • La réorganisation des institutions étatiques de services publics au profit de la population pour une société juste ;
  • L’organisation des élections générales dans un délai raisonnable.

Port-au-Prince, 30 septembre 2019

Les organisations signataires

Organisme d’Universitaires de Défense des Droits Humains (OUDH)
Barthelemy D. JEAN NOËL
Tél. : 509 47717645

Collectif Défenseurs Plus
Me Jemps DERALUS
Tél. : 37482218

Réseau des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (ROHDH)
Keda MESADIEU

Collectif des Organisations pour la Défense des Droits des Migrants et des Réfugiés (CODDEMIR) ;
Ansy NICLAS

Solidarité Haïtienne de Défense des Droits Humains (SOHDH)
Pierre Garot NERE