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Crise : Pillages, incendies et violences, lors de la mobilisation générale, du 27 septembre 2019, contre Jovenel Moïse en Haïti

P-au-P, 27 sept. 2019 [AlterPresse] --- Des scènes de pillages, d’incendies et de violences ont été observées, ce vendredi 27 septembre 2019, à Port-au-Prince et plusieurs villes de provinces, en Haïti, lors de la mobilisation générale contre le président Jovenel Moïse, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.

Un nombre indéterminé de personnes tuées et blessées par balles est enregistré durant cette journée du 27 septembre 2019, à travers Haïti.

Des milliers de manifestantes et manifestants, formant une grande marée humaine et dont la plupart sont munis de branches d’arbres, de pierres, de bâtons, de bouteilles et même de machettes et de haches, scandent des propos hostiles au pouvoir en place.

Les protestataires, en provenance de divers quartiers dans la capitale, comme de la grande agglomération populaire de Cité Soleil (municipalité au nord de Port-au-Prince) ont lancé des pierres sur plusieurs édifices et maisons, durant leur passage, notamment à Pétionville (municipalité à l’est de la capitale) et Delmas (municipalité au nord-est), où de l’huile usagée a été déversée sur la chaussée.

« Pétionville, nous voilà », clamaient les manifestantes et manifestants, sur la route de Delmas, en direction de Pétionville.

Une succursale de la compagnie de transferts Western Union, située à Delmas 48, a été pillée et vandalisée, par les manifestants, ainsi qu’un magasin de matériels informatiques, situé à Delmas 56. Les matériels emportés auraient été liquidés à 500.00 gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 96.00 gourdes ; 1 euro = 111.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.00 gourdes aujourd’hui), selon des informations concordantes.

Se montrant très menaçants dans les rues, les protestataires, pierres a la main, ne cessent point de réclamer la démission de Jovenel Moïse.

Des actes de pillages et de vandalisme, dans des magasins, ont été enregistrés un peu partout, notamment à Delmas 75.

En plusieurs endroits, notamment à Delmas 99 et 105, des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) ont dû intervenir, à plusieurs reprises, pour disperser, à coups de gaz lacrymogènes, la manifestation, qui s’est, ensuite, reconstituée.

A la rue Faubert, dans la commune de Pétionville, les pleurs d’un couple, avec un bébé à la main, en disent long sur la douleur, provoquée par l’incendie de sa maison, de la part de manifestants.

Les forces de l’ordre n’ont pas eu le temps d’empêcher la propagation du feu dans toute la maison.

Dans la municipalité de Carrefour (au sud de la capitale), un groupe de manifestants auraient menacé d’incendier un marché public en fonctionnement.

Les marchandes et marchands, qui vaquaient à leurs activités, durant la mobilisation générale en cours, contre Jovenel Moïse, ont été contraints de plier bagages.

Les villes de provinces

Des scènes de pillages de plusieurs entreprises de sécurité ainsi que d’attaques sur un commissariat de police ont été orchestrées par des manifestants, dans la ville des Cayes Sud d’Haïti).

A Petit-Goâve (à 68 km au sud de Port-au-Prince), les manifestants étaient armés de machettes et de bâtons, pour demander à Jovenel Moïse de démissionner.

Des succursales de la Société générale haïtienne de Banque S.A. (Sogebank) et de la Banque nationale de crédit (Bnc) ont été attaquées, à Saint-Marc ((à 96 km au nord de Porrt-au-Prince), par des protestataires, munis de machettes, de haches, de bouteilles et de pierres.

Le commissariat de police à Freycineau (Saint-Marc) a été pillé, alors que des armes et uniformes ont été emportés.

A Jérémie (Grande Anse, une partie du Sud-Ouest d’Haïti), des véhicules ont été incendiés dans le bureau de la délégation départementale.

A Jacmel (Sud-Est), les échauffourées ont eu lieu entre des manifestants et des agents de la police nationale, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule de protestataires.

Au Cap-Haïtien (à 248 km au nord de Port-au-Prince), des personnes blessées par balles sont également signalées.

A Mirebalais (Plateau central, au nord-est de Port-au-Prince), 3 personnes ont été blessées par balles, durant le mouvement de protestations du vendredi 27 septembre 2019... [db emb rc apr 27/09/2019 16:00]