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Haïti-Crise : Poursuite des mouvements de protestations anti-gouvernementales, deux jours après un appel à la trêve du pouvoir

P-au-P, 26 sept. 2019 [AlterPresse] --- Les mouvements de protestations anti-gouvernementales se poursuivent sur le territoire haïtien, notamment dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, deux jours après un appel à la trêve du président Jovenel Moïse, observe l’agence en ligne AlterPresse.

Diverses routes sont bloquées au niveau de Thomassin 29 et 32 (à l’est de Port-au-Prrince), Gérald Bataille allant vers Delmas 33, Carrefour Rita et la zone de Carradeux (au nord-est), Carradeux allant vers le raccourci de Vivy Michel et Bon Repos (au nord).

Des barricades de pneus usagés enflammés sont dressées à Laboule 23, sur la route de Kenscoff.

Au niveau du marché de Bizoton, dans la municipalité de Carrefour (sud de la capitale), plusieurs routes sont bloquées par des barricades de pneus usagés enflammés et des pierres.

Les véhicules, en provenance du centre-ville de Port-au-Prince, sont contraints de s’arrêter à ce niveau.

Aux environs de 10:00 a.m. (14:00 gmt), des policiers de la garde-cotiere haïtienne ont débloqué le tronçon de la route Rail, menant vers le Grand Sud. Peu de temps après, les protestataires y ont installé, à nouveau, des barricades.

« Nous allons continuer de nous mobiliser pour réclamer le départ de Jovenel Moïse. Il faut que le système en place change, en vue d’une alternative, pouvant répondre aux besoins de la population », exprime un protestataire, hostile au pouvoir.

Il déplore les mauvaises conditions de vie de la majorité de la population.

Le départ de Jovenel Moïse constitue un passage obligé pour obtenir justice, notamment pour le jeune Vladimir Fédé, insiste-t-il

La victime a été tuée par balle, dans la matinée du lundi 16 septembre 2019, à Diquini (Carrefour), où il y avait, le jour même, des mouvements de protestation, organisés par des chauffeurs de transport en commun, pour réclamer la disponibilité du carburant sur le territoire national.

Une enquête a été ouverte sur ce dossier, en vue de fixer les responsabilités. Quatre policiers nationaux ont été mis en isolement par l’Inspection générale de la police (Igpnh) après leur audition, pour leur implication supposée dans ce meurtre.

Par ailleurs, dans le département des Nippes (une partie du Sud-Ouest d’Haïti), les routes sont barricadées à Berquin, avant Carrefour Desruisseaux.

La route à Villard, sur la route nationale #1, au niveau du département de l’Artibonite (Nord), est également bloquée.

Reprise timide des activités à Port-au-Prince

En dépit des divers mouvements de protestations, enregistrés encore dans la matinée du jeudi 26 septembre 2019, une tendance à la reprise a été observée en divers endroits de la zone métropolitaine de la capitale.

Des élèves, ayant repris le chemin de l’école, tôt ce matin, ont été, par la suite, renvoyés chez eux, par peur.

Le Lycée Français a demandé aux parents de venir chercher leurs enfants, tout en annonçant sa fermeture jusqu’à nouvel ordre.

La Faculté des sciences humaines (Fasch) de l’Université d’Etat d’Haïti (Ueh) a reporté, à une date ultérieure, son concours d’admission, initialement prévu pour le dimanche 29 septembre 2019.

Certaines entreprises commerciales, dont des banques, ont ouvert leurs portes. Le commerce informel ainsi que la circulation automobile fonctionnent timidement.

Des patrouilles policières assurent la sécurité en divers points stratégiques de la capitale.

Certaines sont remarquées en train de monter la garde, au niveau de certaines stations d’essence ayant essuyé quelques dommages, lors des mouvements de protestations, déclenchés le mercredi 25 septembre 2019.

Ce jour-là, un nombre indéterminé d’actes de violence et de vandalisme, mettant en danger les vies et biens, a été enregistré, contre plusieurs résidences et maisons de commerce, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.

Des mouvements de protestation réclament, de plus en plus, la démission de Jovenel Moïse depuis plus d’une semaine.

Dans ce contexte, plusieurs citoyennes et citoyens sont l’objet de tentatives de rançonnage, d’individus armés, en différents quartiers, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince. [emb apr 26/09/2019 11:45]