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Haïti : Rentrée des classes et problèmes de sécurité

P-au-P., 09 sept. 2019 [AlterPresse] --- Les problèmes de sécurité, particulièrement dans les zones les plus affectées par les opérations de gangs armés, ont sérieusement affecté la rentrée scolaire de cette année.

A Marchand-Dessalines (Artibonite/Nord), fief du chef de gang emprisonné Anel Joseph, des hommes lourdement armés ont exigé des responsables d’écoles le paiement de lourdes rançons pour permettre la reprise des activités scolaires, a appris AlterPresse.

Un directeur d’école, qui a témoigné sous couvert d’anonymat, a fait savoir à AlterPresse que 150.000 Gourdes lui ont été réclamées.

C’est la peur au ventre que des parents ont laissé leurs enfants prendre le chemin de l’école, des enfants déjà traumatisés par la récurrence des violences armées dans la région.

Les élèves sont pris de panique au moindre bruit, a confié Dany Dorléan, membre de la Confédération nationale des enseignants haïtiens (Cneh).

Dans le quartier de La Saline à Port-au-Prince, où des gangs ont effectué un massacre en novembre 2018, un très faible effectif a été observé.

Il y a seulement 27 élèves inscrits pour les classes de 7e, 8e et 9e année fondamentale par rapport à 400, l’année dernière, selon la direction du lycée de La Saline.

Une seule fiche de paiement de l’écolage a été déposée jusqu’au 3 septembre 2019, par un parent d’élève, par rapport à une centaine de fiches, précise-t-elle.

Après le carnage, qui a fait plus de 70 morts, La Saline est toujours dans l’œil du cyclone à cause de la situation d’insécurité persistante.

La police a annoncé un plan de sécurité pour tenter de contrer la violence des gangs. [apr 09/09/2019 19:00]