P-au-P, 02 sept. 2019 [AlterPresse] --- La plateforme des syndicats d’enseignantes et d’enseignants haïtiens [1] projette d’organiser une mobilisation, dite « multiforme », à l’occasion de la rentrée officielle des classes, prévue le lundi 9 septembre 2019.
Cette mobilisation « multiforme », qui comprendra des sit-in, marches et manifestations, s’élèvera contre le manque d’engagement de l’État dans le système éducatif haïtien, indique Magalie Georges de la Confédération nationale des éducatrices et éducateurs d’Haïti (Cneh), lors d’une conférence de presse, le vendredi 30 août 2019, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
« Des élèves s’assoient sur des pierres. Des écoles ne disposent pas d’eau, ni de toilettes à travers le pays », déplore la Cneh, qui invite les journalistes à visiter les écoles, pour constater dans quelles conditions l’apprentissage est fait aux écolières et écoliers.
La Cneh réclame l’application du statut particulier du personnel enseignant, afin d’établir une grille salariale pour les enseignantes et enseignants.
Les éducatrices et éducateurs reçoivent le même traitement (même niveau de salaire, notamment dans le secteur éducatif public), quel que soit leur niveau d’études et d’expérience, qui n’est pas pris en compte dans le système éducatif national.
L’État haïtien n’a pris aucune mesure sécuritaire pour accompagner les élèves, les professionnelles et professionnels de l’éducation face à l’insécurité grandissante, fustige la Cneh.
Depuis plusieurs mois, les actes de banditisme et de criminalité tendent à augmenter sur le territoire national, particulièrement dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, dont Martissant et le Bicentenaire (vers le sud de la capitale), sur fond d’une crise socio-politique et économique.
Par ailleurs, « la subvention des livres n’est pas encore disponible dans les librairies. Malgré l’inflation galopante (plus de 19%), les salaires ne sont pas ajustés. Nombreuses et nombreux sont les professeures et professeurs, qui n’ont pas encore reçu leurs lettres de nomination » (dans le secteur éducatif public), dénonce la plateforme des syndicats d’enseignantes et d’enseignants haïtiens.
Un budget de 700 millions de gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 96.00 gourdes ; 1 euro = 111.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.00 gourdes aujourd’hui) a été prévu pour la subvention des ouvrages scolaires et les dotations pour l’année académique 2019-2020, avait annoncé le titulaire démissionnaire du Ministere de l’education nationale et de la formation professionnelle (Menfp), Pierre Josué Agénor Cadet. [mj emb rc apr 02/09/2019 12:50]
[1] La plateforme des syndicats d’enseignantes et d’enseignants haïtiens regroupe la Confédération nationale des éducatrices et éducateurs d’Haïti (Cneh), l’Union nationale des normaliennes et normaliens, éducatrices et éducateurs d’Haïti (Unnoeh) et le Réseau des enseignantes et enseignants haïtiens (Reeh).