P-au-P, 30 août 2019 [AlterPresse] --- Le Collectif des défenseurs des victimes du massacre de La Saline, perpétré en novembre 2018 [1] critique l’inaction des autorités judiciaires haïtiennes, qui constitue un blocage pour ce dossier, déjà soumis à la Commission interaméricaine des droits humains (Cidh).
Deux demandes de mesures conservatoires ont été adressées, au cours du mois d’août 2019, à la Cidh, à cause des obstacles, rencontrés, dans ce dossier, au niveau de la justice haïtienne, fait-il savoir, lors d’une conférence de presse, le jeudi 29 août 2019, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Parmi ces difficultés, figure la décision, prise par Fednel Monchéry, directeur général au Ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales (Mict), et Joseph Pierre Richard Duplan, délégué départemental de l’Ouest, de récuser le juge d’instruction, Chavannes Étienne, en charge de cette affaire.
Monchéry et Duplan font l’objet d’une interdiction de départ, pour leur implication présumée dans le massacre de La Saline en novembre 2018.
Les 1er et 13 novembre 2018, plus de 70 personnes, dont des enfants, y ont été tuées, selon un rapport du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh).
Du 5 au 13 juillet 2019, 20 personnes ont été assassinées, 2 personnes ont été portées disparues et 6 autres blessées à La Saline, d’après un autre document du Rnddh.
Plus de 70 personnes, dont des autorités étatiques devraient être arrêtées pour « actes répréhensibles », liés à la tuerie, perpétrée le 13 novembre 2018, au quartier La Saline, recommande une enquête interne de la Direction centrale de la police judiciaire (Dcpj).
Des démarches sont entreprises, auprès d’instances internationales, pour faire avancer le dossier, indique le Collectif des défenseurs des victimes du massacre de La Saline.
Pour sa part, le comité des victimes et proches des victimes du massacre de La Saline a déploré l’absence d’accompagnement du gouvernement, dans cette affaire.
Le comité des victimes et proches des victimes du massacre de La Saline apporte un démenti formel aux propos du secrétaire d’État à la communication, Eddy Jackson Alexis, qui tenterait de faire croire que le gouvernement accompagne les familles des victimes à la Saline.
« Depuis le 13 novembre 2018, aucune instance concernée ne nous a approchés » alors que la majorité de la population de la Saline s’est réfugiée au wharf de Jérémie pour fuir la situation chaotique qui règne, depuis plusieurs mois, dans ce quartier populaire, déplore-t-il.
Eddy Jackson Alexis avait annoncé, le vendredi 20 août 2019, que le gouvernement démissionnaire de Jean Michel Lapin allait apporter son soutien et permettre aux gens, qui se sont réfugiés sur la place d’Italie, de regagner leurs demeures respectives.
L’Entreprise publique de promotion de logements sociaux (Eppls) a dénombré 261 familles sur cette place, avait-il informé. [mj emb rc apr 30/08/2019 10:25]
[1] Le Collectif des défenseurs des victimes du massacre de La Saline regroupe le Bureau des organisations de défense des droits humains (Boddh), le Bureau des droits humains en Haïti (Bdhh), le Bureau des avocats internationaux et le cabinet de Me Sonel Jean François.