Español English French Kwéyol

Haïti : L’enlèvement d’un dirigeant politique soulève des protestations

P-au-P., 28 avr. 05 [AlterPresse] --- L’enlèvement, tôt ce 28 avril à Port-au-Prince, du médecin Jean Enol Buteau, secrétaire général du parti Mouvement pour la Reconstruction Nationale (MRN), a soulevé l’indignation des étudiants de la Faculté de médecine de l’Université d’Etat d’Haiti.

Des centaines d’étudiants ont bloqué la rue Oswald Durand (centre de la capitale), où se situe la faculté, exigeant la libération immédiate et sans condition du docteur Buteau. Ils ont demandé au gouvernement d’assumer ses responsabilités.

Les premières réactions ont également été enregistrées dans les milieux politiques. Daniel Suplice, dirigeant du Parti Populaire du Renouveau Haïtien (PPRH), a condamné le silence du gouvernement sur cette situation qui se dégrade de jour en jour. Il a appelé à l’union des secteurs économiques, politiques et sociaux pour dire « non à l’impunité, à la violence et aux enlèvements. « Il faut que le gouvernement dise quelque chose », a-t-il ajouté.

Jean Enol Buteau est le frère du ministre de l’Education, Pierre Buteau. Il est le premier homme politique séquestré et le second médecin enlevé en moins d’un mois à Port-au-Prince, après le cardiologue Michel Théard, médecin personnel du premier ministre Gérard Latortue, qui a été sévèrement maltraité.

Le phénomène du kidnapping, initié durant l’administration de l’ancien président Jean Bertrand Aristide, connaît actuellement une véritable explosion. Ce 28 avril, en plus du docteur Buteau, deux autres personnes ont été séquestrées. La semaine dernière, en 7 jours on a enregistré 12 cas, alors que le 26 avril, 8 personnes ont été enlevées en une journée, dont 4 à Pétion-Ville (Est de la capitale).

Ce 27 avril, le directeur du Lycée Toussaint Louverture (centre), Yvalan Espérance, a été kidnappé puis libéré quelques heures plus tard, suite à une bruyante manifestation des élèves. Son véhicule a été confisqué.

D’après des informations parvenues à la presse, les personnes enlevées appartiennent à diverses catégories sociales. Le phénomène crée une véritable psychose au sein de la population. [gp apr 28/04/2005 12:00]