P-au-P, 19 août 2019 [AlterPresse] --- Plus d’une douzaine de citoyens ont déposé, ce lundi 19 août 2019, une plainte au cabinet d’instruction, près le tribunal civil de première instance de Port-au-Prince contre Martine Joseph Moïse, épouse du président Jovenel Moïse, et plusieurs hauts fonctionnaires de l’Etat, impliqués dans le dossier Demalog, pour abus d’autorité, selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.
L’actuel directeur général de l’Office national d’identification national (Oni), Jude Jacques Philippe Elibert, le titulaire démissionnaire du Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp), Pierre Josué Agénor Cadet, et le titulaire censuré et démissionnaire du Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), Jean Roudy Aly, et consorts, sont, entre autres, ciblés par cette plainte.
Y sont aussi concernés l’ancien premier ministre, Jacques Guy Lafontant (Ndlr : Premier ministre d’Haïti, du 21 mars 2017 au 16 septembre 2018), l’ancien titulaire du Ministère de l’économie et des finances (Mef), Jude Alix Patrick Salomon, l’ancien titulaire du Mjsp, Heidi Fortuné, et l’ancien titulaire du Ministère de la communication, Guyler C. Delva.
Les chefs d’accusations, retenus contre Martine Joseph Moïse, contre ces fonctionnaires et anciens fonctionnaires de l’Etat sont abus de fonction, trafic d’influence, détournement de fond public et violation de la loi sur la passation de marchés publics et associations de malfaiteurs.
La commission éthique et anti-corruption au sénat avait recommandé de mettre l’action publique en mouvement contre Martine Joseph Moïse, épouse du président Jovenel Moïse, ainsi que contre de hauts fonctionnaires de l’État, dans un rapport d’enquête, déposé officiellement, au bureau du sénat, le vendredi 24 mai 2019, et relatif au dossier de la compagnie allemande Dermalog.
Le document avait demandé également la suspension du contrat avec Dermalog et la cessation de la production de cartes électorales, lancées, depuis quelques temps, par l’Office national d’identification (Oni).
Des organisations de droits humains ont aussi dénoncé l’épouse de Jovenel Moïse, Martine Joseph Moïse, qui serait soupçonnée d’implication directe dans le processus, ayant abouti à la signature du contrat, d’une part, entre des représentants de l’État et de l’Oni, et, d’autre part, la compagnie susmentionnée.
Elles ont appelé la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca) à se saisir du dossier, conformément à la loi du 4 mai 2016, en raison des soupçons de corruption entourant tout le processus.
Le gouvernement haïtien avait adopté, en date du 30 avril 2017, une résolution pour attribuer le contrat d’émission d’une nouvelle carte d’identification nationale à la compagnie allemande, dénommée Dermalog, sans un avis préalable de la Cscca. [emb rc apr 19/08/2019 15:45]