P-au-P, 05 août 2019 [AlterPresse] --- La Conférence des pasteurs haïtiens (Copah) appelle tous les députés à prononcer la mise en accusation du président Jovenel Moïse, pour crime de haute trahison et violation grave de la Constitution du pays.
Jovenel Moïse « refuse de se plier à la volonté populaire, qui réclame à cor et à cri sa démission depuis plusieurs mois », critique la Copah, dans une note, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
La Copah encourage les députés à entamer « sans chantage ni marchandage »
la procédure de mise en accusation de Jovenel Moïse, en vue d’un dénouement heureux de la grave crise politique.
C’est l’une des options à considérer pour faire entendre raison au président, qui a perdu pratiquement le soutien populaire, considère la Copah.
Le mercredi 7 août 2019 est la date prévue pour la séance, à la chambre des députés, autour de la demande de mise en accusation du président Jovenel Moïse, dossier en souffrance, depuis plus de 6 mois, à la chambre des députés.
Cette mise en accusation, souhaitée, en février 2019, par 14 députés, avait refait surface, après la publication, le vendredi 31 mai 2019, du deuxième rapport de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), qui épingle Jovenel Moïse dans l’utilisation de « stratagèmes de détournements de fonds », à travers sa firme dénommée « Agritrans », pour la réalisation de travaux publics dans le Nord d’Haïti.
La séance de mise en accusation de Jovenel Moïse devrait avoir lieu, avant la séance de ratification ou non du premier ministre nommé, avait souligné le président de la chambre des députés, Gary Bodeau.
La Copah invite les députés à ne pas « s’engager dans un processus incertain de ratification de premier ministre et d’un gouvernement anti-procès Petrocaribe, pour plaire au président et à une frange puissante de la communauté internationale ».
Cette démarche risque aggraver davantage la crise actuelle, met en garde la Copah.
La détérioration de la situation socio-économique, avec une inflation ayant déjà atteint plus de 18%, du climat sécuritaire, avec une remontée du banditisme, ainsi que la corruption dans l’administration publique ont poussé divers secteurs de la vie nationale à exiger la démission de Jovenel Moïse, jugé incapable de gérer le pays.
Des manifestations ont eu lieu, le dimanche 28 juillet 2019, devant l’Ambassade américaine à Port-au-Prince, pour continuer d’exiger sa démission.
Le jeudi 1er août 2019, lors de la cérémonie de graduation de 67 nouveaux commissaires de police, Jovenel Moïse a réitéré sa demande à tous les élus de s’unir, en vue de doter le pays d’un nouveau gouvernement, capable d’adresser les problèmes urgents, qu’affronte la population, tels l’insécurité et la crise socio-économique. [emb rc apr 05/08/2019 13:30]