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Trois associations de presse dénoncent les menaces contre la presse

P-au-P., 23 oct. 02 [AlterPresse] --- L’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH), le Groupe de Réflexion et d’Action pour la Liberté de la Presse (GRALIP) et la Fédération de la Presse Haïtienne (FPH), dénoncent les menaces dont la presse haïtienne est aujourd’hui la cible.

Comment la presse, fer de lance de la résistance au coup d’Etat du 30 septembre 91, peut-elle être aujourd’hui présentée comme " un prolongement du coup d’Etat " ?, Par quelle ironie du sort, en même temps, les avocats officiels du coup d’Etat du général Raoul Cédras siègent désormais au sein du pouvoir lavalas avec l’auréole d’"étoile de la justice" alors que ce serait la presse "le prolongement du coup d’état ?", se demandent ces associations.

Elles rappellent que la presse ne peut pas embellir les faits dérangeants, transformer les réalités à la place de ceux-là qui ont justement la mission de le faire.

Ce n’est pas en accusant la presse et les journalistes, soulignent-elles, qu’on taira les concerts de revendications que la presse a pour devoir de faire aboutir aux oreilles de ceux censés les satisfaire. Seule l’action, au-delà du discours et des inerties, contribuera à édifier une Haïti où il fera mieux vivre.

En référence aux menaces actuelles, l’ANMH, la FPH et le GRALIP se demandent si la presse doit revenir aux pratiques de survie de la période du coup d’Etat, à l’autocensure, au "marronage" en guise de tribut au retour à l’ordre constitutionnel.

N’est-ce pas vouloir prolonger le souvenir du coup d’Etat que de prétendre imposer aux médias et aux journalistes, les conditions de travail et les pratiques de la période du coup d’Etat ?, s’interrogent toujours les associations de presse.

Tout en réitérant l’ouverture de la presse face aux critiques directes et objectives concernant son travail, les associations de presse mettent en garde contre les messages codés et toute confusion qui puissent mettre en danger la vie des journalistes et les installations des entreprises de presse.

L’ANMH, la FPH et le GRALIP rappellent que la presse haïtienne a, depuis le 7 février 1986, résisté aux assauts conjoncturels des pouvoirs autoritaires de la transition qui prétendaient confisquer à nouveau au peuple haïtien la liberté d’expression. La presse résistera une fois de plus pour permettre aux haïtiens et haïtiennes de jouir du seul acquis qu’on n’a pas su leur enlever, concluent les associations de presse. [vs apr 23/10/02 07:30]