P-au-P, 30 juil. 2019 [AlterPresse] --- Des organisations syndicales, populaires, de droits humains et le secteur privé des affaires dans le département de l’Ouest d’Haïti [1] appellent à mettre en place une gouvernance de transition, dans un document de proposition de sortie de crise, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Cette gouvernance serait désignée par les secteurs représentatifs et organisés de la société, suivie de la constitution d’un organe de contrôle de l’action gouvernementale, selon le document de proposition de sortie de crise.
Organiser une conférence nationale, adopter, par référendum, une nouvelle Constitution préparée par une assemblée constituante, accompagnée d’experts, et établir les conditions pour les prochaines élections sont parmi les propositions formulées au niveau politique.
Intitulé « cadre d’échange pour une sortie de crise », ce document d’organisations syndicales, populaires, de droits humains et du secteur privé des affaires dans le département de l’Ouest d’Haïti constitue une synthèse de différentes propositions, issues des multiples consultations, entamées, par ces organisations, en vue d’une sortie de crise.
Sur le plan économique et financier, un plan d’assainissement devrait être appliqué pour rétablir l’équilibre des finances publiques et la stabilisation de la monnaie nationale, la gourde.
Au niveau de l’axe justice et sécurité, il convient d’assurer un suivi du dossier PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti, dans lequel sont indexés d’anciens premiers ministres, anciens ministres, d’anciens hauts fonctionnaires ainsi que plusieurs entreprises privées, des autres procès et procédures judiciaires, d’engager une réforme réelle des organismes de contrôle, responsables de la lutte contre la corruption, comme l’Unité centrale de renseignements finaciers (Ucref) et l’Unité de lutte contre la corruption (Ulcc) ainsi que le renforcement de la Police nationale d’Haïti (Pnh).
Deux rapports de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), respectivement publiés les 31 janvier 2019 et 31 mai 2019, épinglent, entre autres, Jovenel Moïse (qui n’était pas, alors, président de la république), soupçonné d’avoir utilisé, à travers son entreprise dénommée « Agritrans », des « stratagèmes de détournement de fonds publics ».
A travers le document de proposition de sortie de crise, les organisations signataires plaident également en faveur d’une politique sociale, axée sur le respect des droits au travail, à la santé, à l’éducation et à l’alimentation, au logement social.
Elles encouragent à poursuivre les travaux d’élaboration de la politique nationale de protection sociale, à engager des réformes et mettre de l’ordre dans les organes de sécurité sociale, entre autres.
Plusieurs autres propositions de sortie de crise, formulées préalablement par divers secteurs de la vie nationale, dont des groupes politiques, exigent la démission de Jovenel Moïse, considéré comme le principal blocage du pays.
Le Secteur démocratique et populaire, une aile dite dure de l’opposition, réclame « le départ anticipé du président Jovenel Moïse et son remplacement par le président de la Cour de cassation de la république et la dissolution du parlement, caractérisé par la corruption généralisée de la grande majorité de ses membres, dénoncé, décrié et avili par la population pour son inefficacité et sa servilité au pouvoir exécutif ».
Diverses mobilisations, organisées à Port-au-Prince ainsi que dans les villes de provinces du pays, visant à forcer Jovenel Moïse à démissionner de la présidence politique en Haïti, tardent à trouver, jusqu’à date (fin juillet 2019, plus d’un an après les émeutes de juillet 2018), des résultats concrets, dans un contexte marqué par une dégradation des conditions socio-économiques, partout sur le territoire national. [emb rc apr 30/07/2019 13:30]
[1] La Confédération des travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé (Cstp), la coordination syndicale haïtienne (Csh), la Centrale nationale des ouvriers haïtiens (Cnoha), la Confédération des travailleurs haïtiens (Cth), le secteur populaire haïtien, le Forum économique du secteur privé, le regroupement Ensemble contre la corruption (Ecc) sont les organisations syndicales, populaires, de droits humains et du secteur privé des affaires dans le département de l’Ouest d’Haïti, qui ont signé ce document de proposition de sortie de crise.