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Haïti-Corruption : Un nouveau livre réunit 39 enquêtes post-séisme

Communiqué des auteurs

Soumis à AlterPresse

Port-au-Prince - La presse haïtienne consacre, ces jours-ci, beaucoup de temps aux protestations contre la corruption et aux rapports institutionnels sur le fonds Petrocaribe. Ce qui est d’importance !

Cependant, la dénonciation de la corruption, du gaspillage, de la mauvaise gestion et détournements de fonds, destinés au « développement », à la « reconstruction » et à « l’aide humanitaire », ne date pas d’aujourd’hui. Des journalistes haïtiens ont dévoilé les rouages de la corruption, bien avant les vagues de protestations contre le scandale politico-pétrolier.

Un livre de plus de trois douzaines d’enquêtes journalistiques, récemment publié, examine des cas de corruption et/ou de mauvaise gestion par des Ong étrangères, la Banque mondiale et d’autres organismes multilatéraux, des entreprises locales et étrangères et des politiciens étrangers et haïtiens à la suite du séisme du 12 janvier 2010.

Intitulé AYITI KALE JE - Anthologie 2010-2013 : Travaux d’enquête, ce livre de 290 pages rassemble les versions françaises des 39 enquêtes, menées par Haïti Grassroots Watch/Ayiti Kale Je, un consortium médiatique haïtien d’investigation formé en 2010 et qui a publié, durant 3 ans, du contenu multimédia multilingue : textes en Français et en Anglais et parfois en Espagnol, diffusés par des médias locaux et étrangers, programmes audio en Créole haïtien diffusés par des radios communautaires et commerciales, vidéos en créole sous-titrées en anglais diffusées sur Youtube et sur certaines chaînes de télévision locales haïtiennes et étrangères.

Le consortium était composé de 5 entités : le Groupe Médialternatif/AlterPresse, la Société d’animation et de communication sociale (Saks), des étudiants de la Faculté des sciences humaines (Fash) de l’Université d’État d’Haïti (Ueh), et les journalistes du Réseau des femmes des radios communautaires haïtiennes (Refraka) et de l’Association des médias communautaires haïtiens (Ameka), structure regroupant les membres des radios communautaires à travers tout le pays.

Des enquêtes ont permis, d’une part, d’exposer des mauvaises pratiques, comme, par exemple les millions distillés et gaspillés dans des « T-shelters », l’exploitation illégale de l’or par des sociétés canadiennes et américaines, la non-reconstruction des logements, la corruption dans la distribution de l’aide alimentaire, la mise en oeuvre d’un programme de plusieurs millions de dollars de la Banque mondiale, qui fragilise le tissu social, au lieu d’encourager les structures démocratiques, etc.

Des investigations ont également été conduites sur les projets financés par le fonds Petrocaribe : dossiers 21 et 39.

Le livre est publié par la Fondation Connaissance et Liberté (Fokal), l’une des organisations, qui ont financé le consortium. Il constitue la première collection d’enquêtes journalistiques haïtiennes. Il a été lancé le 18 janvier 2019, lors d’un événement organisé à ladite fondation et d’un atelier de deux jours sur le journalisme d’investigation. Le livre est en vente à la Librairie la Pléiade, à Port-au-Prince, et sera distribué dans une cinquantaine de bibliothèques et dans plusieurs dizaines de salles de rédaction.

Pour en savoir plus sur le consortium et son travail, visitez http://www.haitigrassrootswatch.com/

Pour en savoir plus sur ses bailleurs de fonds, visitez http://haitigrassrootswatch.squarespace.com/apui-support-apoyo/

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Photo 1 - Couverture du livre de compilation des 39 enquêtes du consortium Haiti Grassroots Watch/Ayiti Kale Je, intitulé Ayiti Kale Je - Anthologie 2010-2013 : Travaux d’enquête.

Photo 2 - Deuxième à partir de la droite, Gotson Pierre, coordonnateur de l’une des institutions fondatrices de Haiti Grassroots Watch/Ayiti Kale Je, le Groupe Médialternatif, prenant la parole lors du lancement de l’Anthologie, version papier des 39 enquêtes, à la Fokal, le 18 janvier 2019 à Port-au-Prince/Haïti. À l’écoute, à droite, Maude Malengrez, directrice de Programme d’appui aux médias à la Fokal (ancien bailleur de fonds) et, à gauche, Milo Milfort, ancien coordonnateur adjoint du consortium, et Jane Regan, ancienne coordonnatrice. Photo : Moise Pierre / Fokal