P-au-P, 18 juil. 2019 [AlterPresse] --- Le regroupement Ensemble contre la corruption (Ecc) [1] dénonce une tentative du président Jovenel Moïse de politiser le dossier PetroCaribe.
Il exhorte Jovenel Moïse à ne pas empiéter sur le fonctionnement des institutions publiques, dans l’accomplissement de leurs missions, dans un communiqué en date du mercredi 17 juillet 2019, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse
Dans une tribune, dans les colonnes du journal américain Miami Herald, Jovenel Moïse a informé avoir sollicité, de l’Organisation des États américains (Oea), l’envoi d’une commission d’audit pour travailler sur le dossier PetroCaribe.
Cette démarche porte atteinte au respect des institutions haïtiennes, avertit le regroupement Ensemble contre la corruption, à l’instar de plusieurs autres secteurs de la vie nationale.
Ces organisations de droits humains encouragent tous les secteurs « à rester vigilants et mobilisés, dans leur droit d’exiger la reddition des comptes, de la part des ordonnateurs publics, sur la gestion des fonds PetroCaribe ».
Elles appellent à « la poursuite, par devant les tribunaux, de toutes celles et de tous ceux, qui ont participé à la dilapidation de ces fonds et à leur restitution ».
Deux anciens premiers ministres et trois anciens ministres, cités dans le rapport d’audit sur la gestion des fonds PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti, de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), ont été convoqués, pour audition, par le juge Ramoncite Accimé, en charge du dossier PetroCaribe.
Depuis la publication, le 31 janvier 2019, du premier rapport d’audit de la Cscca, plusieurs membres de la Cour des comptes, objet de menaces persistantes, ont dû finalement laisser le pays.
Cette révélation a été faite, le jeudi 27 juin 2019, par des membres de la Cscca, en marge d’une rencontre avec une délégation du regroupement « Ensemble contre la corruption » (Ecc).
Des mobilisations se poursuivent à Port-au-Prince et dans les villes de provinces, pour exiger le départ de Jovenel Moïse, soupçonné d’avoir utilisé « des stratagèmes de détournement de fonds publics », pour des travaux publics dans le Nord d’Haïti, à travers son entreprise, dénommée « Agritrans », bénéficiaire d’une partie de fonds PetroCaribe. [emb rc apr 18/07/2019 12:40]
[1] « Ensemble contre la corruption » (Ecc) comprend la Commission épiscopale nationale (catholique romaine) Justice et Paix (Ce-Jilap), le Centre d’analyse et de recherche en droits humains (Cardh), le Centre œcuménique des droits humains (Cedh), le Conseil haïtien des acteurs non-étatiques (Conhane) et le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh)