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Corruption/PetroCaribe : L’appel à la mise en place d’une commission d’audit de l’Oea en Haïti, un mépris des institutions nationales, selon la Papda

P-au-P, 15 juil. 2019 [AlterPresse] --- L’appel du président Jovenel Moïse, à la mise en place d’une commission d’audit de l’Organisation des États américains (Oea), pour travailler sur le dossier des fonds publics PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti, constitue un violent mépris, affiché à l’endroit des institutions nationales.

C’est ce qu’estime le responsable de la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda), Camille Chalmers, dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.

Le président haïtien dit collaborer avec l’Organisation des États américains (Oea), en vue de la mise en place d’une commission, devant réaliser « un audit juste, crédible et objectif » sur l’utilisation des fonds publics PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti.

Jovenel Moïse « a craché sur les institutions haïtiennes. Par cet acte, il sous-entend que les institutions haïtiennes ne sont pas compétentes et crédibles », fustige la Papda.

Cette attitude de Jovenel Moïse est contraire à sa tâche, qui est de garantir la continuité des institutions étatiques. Cet affront de Jovenel Moïse est une preuve flagrante, qui montre combien le divorce est consommé entre le gouvernement haïtien et la population, considère la Papda.

Pour leur part, les avocats des plaignantes et plaignants dans le dossier PetroCaribe qualifient d’inacceptable l’initiative de Jovenel Moïse.

Cette démarche constitue un affront à la justice administrative nationale et une violation de la Constitution haïtienne, fustige Me. Michel André, avocat des plaignantes et plaignants dans le dossier PetroCaribe.

Les avocats des plaignantes et plaignants dans le dossier PetroCaribe appellent à la poursuite de la mobilisation pour réclamer la démission de Jovenel Moïse et le renvoi du système politique en place.

« Quel pays étrange ! La justice est partisane ? Nous faisons appel à des juges étrangers. Le parlement ne fonctionne pas. Engageons des parlementaires étrangers. Le président est contesté. Prenons un président étranger », a réagi le principal dirigeant du parti politique Union nationale pour l’intégrité et la réconciliation (Unir), Clarens Renois, sur sa page Facebook. [dj emb rc apr 15/07/2019 17:40]