Gonaïves (Haïti), 15 juil. 2019 [AlterPresse] --- Un concours de musique a été lancé, le jeudi 11 juillet 2019, aux Gonaïves, dans le département de l’Artibonite, en vue de soutenir le processus de construction citoyenne, selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.
Amelyore lavi nan kominote m : se dwa m, se devwa m (Améliorer la vie dans ma communauté : c’est mon droit et c’est mon devoir) est le thème, retenu pour cette compétition, réalisée dans le cadre du projet Toujou pi fò ansanm (Tpfa), cofinancé par l’Union européenne (Ue).
Les responsables du projet Toujou pi fò ansanm voudraient utiliser ce concours de musique pour permettre à la société civile de s’exprimer sur des questions, relatives à l’amélioration des conditions de vie dans les communautés, a souligné Edner Fils Décime, coordonnateur de ce projet.
« Dans le processus de renforcement des capacités des administrations communales, les citoyens doivent être conscients de leurs responsabilités et s’impliquer à fond », a-t-il soutenu.
La première édition du concours se déroule, durant tout le mois de juillet 2019, dans les communes de La Chapelle, Gonaïves, Terre Neuve, Grande Saline, Verrettes, Anse-Rouge, Petite-Rivière de l’Artibonite et Saint-Michel de l’Attalaye.
Ces huit (8) municipalités constituent les communes pilotes, choisies par l’Association des maires de l’Artibonite (Ama) et devant bénéficier des mécanismes de planification stratégiques participatives et des structures de communication, a précisé Décime.
Il s’agit du Conseil de développement communal, du Conseil de développement des sections communales, du Plan communal de développement, de l’élaboration de stratégie de communication et de la mise en place de cellules de communication.
Le projet Toujou pi fò ansanm mise sur la capacité des artistes, pour rallier la population autour de la table de concertation et, du même coup, raviver le flambeau de l’engagement citoyen.
Les artistes, comme Emmanuel Rossini Jean Baptiste dit Ti Manno (chanteur, guitariste, claviériste et percussionniste, né aux Gonaïves le 1er juin 1953 et mort à New York le 13 mai 1985), Lumane Casimir (chanteuse, compositrice et guitariste, née au Limbé en 1917, ayant émigré aux Gonaïves à l’age de 12 ans, où elle a fait valoir ses talents de guitariste et morte à Port-au-Prince en 1953) et Emeline Michel (chanteuse, auteure-compositrice et interprète, née aux Gonaïves en 1967), ayant marqué l’histoire de la musique de la société haïtienne, sont originaires de l’Artibonite, ce bastion d’artistes engagés.
La compétition est ouverte à tous les groupes et jeunes artistes, qui résident dans les municipalités ciblées. Néanmoins, les candidates et candidats doivent répondre aux exigences du protocole, a fait savoir le président du jury, Wanshel Régné, musicien de carrière.
« Leurs œuvres doivent être originales. Les participantes et participants doivent être âgés d’au moins dix-huit ans. Sinon, il leur faudrait l’autorisation de leurs parents ou d’une personne responsable », ajoute-t-il, soulignant combien l’accent sera mis sur la qualité du message et le fond musical.
Les inscriptions au concours, qui seront reçues jusqu’au 30 juillet 2019, sont gratuites. Tous les rythmes musicaux (Compas, Rap, Trap, Rabòday, Reggae, Racine, Jazz, Pop, Troubadour, Rara, etc ) sont acceptés.
Les intéressés doivent obligatoirement soumettre une œuvre de format MP3, en Créole, sur CD ou clé USB. La durée maximale des productions est limitée à quatre minutes.
Sur la base de la qualité de leurs musiques, huit artistes seront présélectionnés par un jury. Pour ce premier concours, 2 gagnantes/gagnants seront primées/primés.
Les gagnantes/gagnants bénéficieront, entre autres, d’un album collectif, d’instruments musicaux, de bons d’achat et d’une campagne de promotion de six mois sur le réseau du Groupe Médialternatif.
« Les gagnantes/gagnants ne seront pas abandonnés après le concours. Elles/ils performeront dans toutes nos activités », a informé Madjolah Pierre, chargée de communication du projet Toujou pi fò ansanm.
Le représentant du réseau des plateformes d’organisations de la société civile de l’Artibonite (Reposca), Jackson Céus, s’est félicité de cette initiative qui, dit-il, va renforcer les liens entre les autorités locales et la population.
La musique constitue l’un des meilleurs moyens de sensibiliser les citoyennes et citoyens à cet effet, argue Céus, qui dit s’engager à travailler à la réussite du concours.
« Le développement local passera par l’implication effective de toutes les citoyennes et de tous les citoyens », a-t-il renchéri, appelant à la collaboration de tout un chacun.
Le Reposca et l’Association des maires de l’Artibonite (Ama) ont pris part, le jeudi 11 juillet 2019, au lancement du concours de musique, aux Gonaïves (Artibonite / Nord).
Cofinancé par l’Union européenne (Ue), le projet Toujou pi fò ansanm , lancé aux Gonaïves, en octobre 2018, se donne pour objectif de contribuer efficacement au renforcement de la construction démocratique et au développement des municipalités de l’Artibonite. [apr 15/07/2019 13:25]