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Corruption/PetroCaribe : La demande d’une commission d’audit de l’Oea en Haïti, un scandale, considère le Collectif du 4 décembre 2013

P-au-P, 15 juil. 2019 [AlterPresse] --- Le Collectif du 4 décembre 2013 dénonce la demande, faite par le président Jovenel Moïse, d’une commission d’audit de l’Organisation des États américains (Oea) , qui devrait travailler sur le dossier PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti, dans une prise de position dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Le Collectif du 4 décembre 2013 juge scandaleuse cette démarche de Jovenel Moïse auprès de l’Oea, qu’il considère comme une trahison à l’égard des institutions haïtiennes.

Par cette démarche, Jovenel Moïse, qui a toujours assimilé à des « persécutions politiques » les revendications citoyennes pour des éclaircissements appropriés sur l’utilisation des fonds PetroCaribe, tendrait à mépriser la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), qui a produit 2 rapports d’audit, en janvier 2019 et en mai 2019, sur la dilapidation présumée des fonds publics PetroCaribe.

Au moins deux membres de la Cscca ont été contraints d’aller se réfugier à l’étranger, face aux menaces dont ils sont l’objet depuis la publication de ces 2 rapports d’audit, selon des informations concordantes.

Au journal Miami Herald, Jovenel Moïse a déclaré travailler avec l’Oea, en vue de la création d’une commission devant réaliser, selon ses dires, « un audit équitable et objectif » sur la gestion des fonds PetroCaribe.

Ce faisant, Jovenel Moïse rejette le rapport de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administrative (Cscca), déplore le Collectif du 4 décembre 2013.

En s’adressant à l’Oea, le président montre qu’il n’est pas à la dimension des défis et qu’il ne fait que « nous engouffrer encore plus dans la crise », relève le regroupement de citoyennes et citoyens en Haïti.

Le Collectif du 4 décembre 2013 encourage les organisations de la société civile et les forces vives de la nation à faire front commun contre « cette infamie » de Jovenel Moïse.

De hauts dignitaires de l’État, dont des premiers ministres, ainsi que d’anciens ministres, d’anciens directeurs généraux et des responsables de firmes de constructions sont indexés dans la mauvaise gestion des fonds PetroCaribe.

La crise haïtienne a été exacerbée par la publication, le vendredi 31 mai 2019, d’un deuxième rapport d’audit de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca) sur l’utilisation des fonds publics PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti.

Jovenel Moïse est épinglé dans ce rapport à travers son entreprise, dénommée « Agritrans », bénéficiaire d’une partie de fonds PetroCaribe, pour des travaux publics dans le Nord d’Haïti.

Jovenel Moïse est soupçonné d’avoir utilisé « des stratagèmes de détournement de fonds publics », selon les rapports d’audit de la Cscca.

Face aux menaces persistantes d’inconnus à leur encontre, des membres de la Cscca ont été contraints de laisser le pays, au lendemain de la publication du deuxième rapport d’audit.

Des mouvements de protestations anti-gouvernementales continuent de réclamer la démission de Jovenel Moïse, devenu très contesté à travers le territoire national, et la tenue d’un procès PetroCaribe pertinent. [emb rc apr 15/07/2019 11:10]