P-au-P., 21 juin 2019 [AlterPresse] --- Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) demande au président Jovenel Moïse, « garant de la bonne marche des institutions de la république, selon la Constitution, de faire une analyse profonde de la situation et d’en tirer les conclusions qui s’imposent, dans l’intérêt supérieur de la nation », peut-on lire dans un communiqué daté du 18 juin 2019, transmis à AlterPresse.
Le Pouvoir judiciaire, co-dépositaire de la souveraineté nationale, rappelle « que toute solution durable à la présente crise passe, obligatoirement, par l’avènement d’un nouvel ordre moral et de justice, pour prévenir et sanctionner la corruption dans toutes ses dimensions ».
Il invite « tous les pouvoirs de l’État et tous les secteurs de la vie nationale à reconnaître l’impératif de la lutte contre la corruption ».
Le Cspj reconnaît que la lutte contre la corruption est le principal motif, qui anime les mobilisations sociales, qui ont cours dans le pays depuis plusieurs mois.
Il déplore, toutefois, que ces dernières aient pu entraîner « des pertes en vies humaines, des blessés et des dégâts matériels considérables », poursuit le communiqué.
Selon des informations, confirmées par AlterPresse, le président du Cspj, Me René Sylvestre, de même que le président adjoint, Louis Pressoir Jean Pierre, n’ont pas signé le document, en raison des réserves qu’ils ont exprimées et qui n’ont pas été prises en compte dans le texte final.
Le pays est secoué par une grave crise, marquée par des mobilisations de plus en plus violentes pour réclamer la démission de Jovenel Moïse de la présidence d’Haïti et que ce dernier se mette à disposition de la justice.
Selon un rapport de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), Jovenel Moïse a été au cœur d’un « stratagème de détournement de fonds » du programme Petrocaribe d’aide vénézuélienne à Haïti.
Le rapport de la Cscca analyse la gestion de 4,2 milliards de dollars américains (Ndlr : US $1.00 = 96.00 gourdes ; 1 euro = 110.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.00 gourdes aujourd’hui), qui devaient être alloués à des projets de développement sur le territoire national, en Haïti. [apr 19/06/2019 23:00]