P-au-P, 21 juin 2019 [AlterPresse] --- La délégation de l’Organisation des États américains (Oea), en visite en Haïti, le mercredi 19 juin 2019, n’aurait reçu aucun mandat du Conseil permanent de l’Oea.
C’est ce qu’a indiqué Ronald Sanders, ambassadeur d’Antigua-Barbuda auprès des États-Unis d’Amérique et de l’Oea, dans une tribune parue sur le site caribbeannewsservice.com et consultée par l’agence en ligne AlterPresse.
Une équipe, dirigée par l’ambassadeur des États-Unis d’Amérique, Carlos Trujillo, président du Conseil permanent de l’Oea, et Gonzalo Koncke, chef de cabinet du secrétaire général de l’Oea, a séjourné en Haïti, le 19 juin 2019, sans mandat ni autorisation du Conseil permanent, souligne Sanders.
Cette visite, visant à faciliter au mieux un dialogue entre Haïtiens, s’effectue dans un contexte de crise, marqué par des mobilisations de plus en plus violentes pour réclamer la démission de Jovenel Moïse de la présidence politique en Haïti, indexé, parmi d’autres, dans la mauvaise gestion des fonds PetroCaribe d’aide vénézuélienne à Haïti.
Le séjour, le mercredi 19 juin 2019, de la délégation de l’Oea, en Haïti, aurait été ordonné par l’ambassadeur des États-Unis d’Amérique, Carlos Trujillo, et le secrétaire général de l’organisation hémisphérique, l’Uruguayen Luis Almagro, selon Ronald Sanders.
Cette visite est survenue, en réponse à une lettre d’invitation, datée du 14 juin 2019, du gouvernement d’Haïti, qui, de manière très inhabituelle, n’a pas été distribuée aux États membres de l’Oea comme c’est la norme, poursuit le diplomate Sanders.
Par conséquent, elle semble s’être déroulée, en dehors de l’autorité du Conseil permanent, organe chargé de l’élaboration et du contrôle des politiques entres les assemblées générales.
L’ambassadeur d’Antigua-Barbuda auprès des États-unienne d’Amérique suggère à l’Oea de promouvoir un changement systémique en Haïti et non un agenda externe.
Ronald Sanders invite l’Oea à s’attaquer à la situation en Haïti, non pas de manière ponctuelle, mais en utilisant ses capacités de rassemblement, en association avec des représentantes et représentants légitimes de la communauté haïtienne.
Cette démarche devrait également inclure les institutions de la communauté internationale à la mise en place d’un programme global de réforme dans la république caribéenne, notamment au niveau de ses systèmes politique, social et économique, suggère Sanders. [emb rc apr 21/06/2019 14:10]