P-au-P, 13 juin 2019 [AlterPresse] --- Pendant que les petrochallengers, regroupés au sein de Nou p ap dòmi, manifestent au Champ de Mars (principale place publique dans la capitale, Port-au-Prince), en faisant, symboliquement, « 7 tours du palais national », des poches de tensions sont signalées, ce jeudi 13 juin 2019, dans plusieurs quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, selon des informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Les manifestantes et manifestants continuent d’exiger la démission de Jovenel Moïse de la présidence politique en Haïti.
Des barricades sont dressées en divers endroits, notamment à Drouillard et Carrefour Shada (au nord), à Carrefour Fleuriot (nord-est).
Des individus non identifiés lancent des pierres sur des véhicules, pour les forcer à rebrousser chemin, créant une situation de panique dans plusieurs zones.
Par ailleurs, il y a eu des blocages de route à Saint-Marc, le mercredi 12 juin 2019, au niveau de Pòtay Gèp, Freycineau et du centre-ville de la principale commune du Bas Artibonite, par des riveraines et riverains, toujours pour réclamer la démission du président Jovenel Moïse.
La situation était également assez tendue aux Gonaïves (principale ville du Haut Artibonite), une commune qui était jonchée de barricades de pneus usagés enflammés, rapporte à AlterPresse et Alterradio un membre d’un groupe de la société civile du Haut Artibonite.
Malgré des poches de tension constatées, les activités commerciales, paralysées, les lundi 10 et mardi 11 juin 2019, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et quelques villes du pays, tendaient à reprendre leur cours normal, le mercredi 12 juin 2019.
Cette situation de tensions faisait suite à un appel à la grève générale, lancé par des organisations syndicales et sociopolitiques, pour continuer de réclamer le départ de Jovenel Moïse, suite à la grande mobilisation du dimanche 9 juin 2019, initiée par les petrochallengers.
Le dimanche 9 juin 2019, des milliers de personnes ont manifesté dans la capitale, Port-au-Prince, et dans plusieurs autres villes de province, pour exiger la démission de Jovenel Moïse, soupçonné d’avoir, à travers sa firme dénommée « Agritrans », utilisé des stratagèmes de détournement de fonds, suivant le deuxième rapport d’audit, sur les fonds PetroCaribe, de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), remis au sénat le 31 mai 2019.
Depuis plus d’une semaine, les milliers de manifestantes et manifestants réclament globalement une reddition de comptes sur la dilapidation présumée de plusieurs milliards de dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = 96.00 gourdes ; 1 euro = 110.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.00 gourdes aujourd’hui) des fonds PetroCaribe, de l’aide vénézuélienne à Haïti. [emb rc apr 13/06/2019 10:55]