P-au-P, 09 juin 2019, [AlterPresse] --- Plusieurs milliers de personnes de différents secteurs, en majorité des jeunes, défilent à Port-au-Prince et dans plusieurs villes de province, ce dimanche 9 juin 2019, pour exiger le départ du pouvoir de Jovenel Moïse ainsi que l’arrestation et le jugement de toutes les personnes, impliquées dans la dilapidation des fonds PetroCaribe, observe l’agence en ligne AlterPresse.
Les manifestations se déroulent globalement dans le calme, encadrées par un fort dispositif de la Police nationale d’Haïti (Pnh).
Des barricades de pneus usagés enflammés sont constatées, ce dimanche matin 9 juin 2019, sur certaines artères, notamment à Port-au-Prince, Jérémie (une partie du Sud-Ouest d’Haïti) et au Cap-Haïtien (Nord), parallèlement aux manifestations.
Plusieurs manifestants portent des t-shirts blancs et arborent des pancartes, sur lesquelles on peut lire « où est passé l’argent de PetroCaribe ».
Cette nouvelle série de manifestations fait suite aux révélations, contenues dans le deuxième rapport d’audit, de 612 pages, de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), remis au sénat le vendredi 31 mai 2019.
Après le premier, rendu public le 31 janvier 2019, le deuxième rapport d’audit de la Cscca épingle, notamment, Jovenel Moïse (devenu président d’Haïti le 7 février 2017), qui aurait utilisé « des stratagèmes de détournements de fonds », à travers sa firme dénommée « Agritrans », dans la gestion de fonds publics du programme PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti.
De hauts dignitaires de l’État, dont des premiers ministres, ainsi que d’anciens ministres, d’anciens directeurs généraux et des responsables de firmes de constructions dans la mauvaise gestion de plusieurs milliards de dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = 96.00 gourdes ; 1 euro= 110.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.00 gourdes aujourd’hui) des fonds publics de PetroCaribe.
Des arrêts de débet et de quitus seront bientôt délivrés aux personnes, indexées dans le rapport relatif à la gestion des fonds PetroCaribe, fait savoir la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), dans un tweet, consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
Des organisations syndicales et sociopolitiques lancent un mot d’ordre de grève générale dans le pays pour le lundi 10 juin 2019, toujours pour réclamer la démission de Jovenel Moïse.
L’éventualité d’une nouvelle réalité de pays « locked » est de plus en plus agitée dans l’opinion publique, comme ce qui a été enregistré pendant deux semaines, en février 2019, en Haïti.
Parmi les principaux initiateurs de cette importante mobilisation contre l’administration de Jovenel Moïse et la corruption en Haïti figurent les différents groupes de petrochallengers, qui avaient mobilisé des centaines de milliers de personnes protestataires, le mercredi 17 octobre 2018, à travers Haïti. [apr 09/06/2019 12:40]