P-au-P, 09 juin 2019 [AlterPresse] --- Une nouvelle journée de mobilisation contre la corruption et, plus généralement, contre le gaspillage des fonds publics en Haïti se déroule, ce dimanche 9 juin 2019, dans les rues de la capitale, Port-au-Prince, dans une atmosphère tendue, observe l’agence en ligne AlterPresse.
Pas encore d’indication officielle, vers la mi-journée, de ce dimanche 9 juin 2019, sur le nombre de personnes, ayant les rues, pour exprimer leur ras-le-bol contre le mode de gestion détournée des fonds publics, sur le territoire national.
La manifestation a démarré après 10:00 a.m. (14:00 gmt / « Greenwich mean time »), au niveau de l’intersection des routes de l’aéroport international de Port-au-Prince et de Delmas, plus connue sous le nom de « Carrefour de l’aéroport » international de Port-au-Prince.
Des petrochallengers, les principaux fers de lance de la mobilisation anticorruption, particulièrement à travers les réseaux sociaux - les petrochallengers avaient mobilisé des centaines de milliers de personnes protestataires, le mercredi 17 octobre 2018, à travers Haïti -, des représentants du Secteur dit démocratique et populaire, comme l’avocat Michel André, l’ancien sénateur Steven Benoît et le porte-parole de l’organisation Viv Ayiti, Rony Timothée, sont remarqués au sein de la manifestation.
Les protestataires se sont rassemblés, tôt ce matin, au point de départ de la marche.
Y étaient présents des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) pour sécuriser la zone et éviter tout débordement.
Des manifestantes et manifestants, circulant à motos et à bord de véhicules, avec des drapeaux de couleur noire et rouge, et d’autres à pieds sont venus, peu à peu, grossir la foule.
Des barricades de pneus usagés enflammés ont été dressés au carrefour de l’aéroport ainsi qu’à l’avenue Martin Luther King, plus connue sous le nom de « Nazon ».
Les protestataires réclament l’arrestation du président Jovenel Moïse, épinglé dans le deuxième rapportd’audit de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), à travers sa firme dénommée « Agritrans ».
Ils demandent globalement des comptes sur la gestion, soupçonnée de dilapidation, des fonds PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti.
Les transports publics sont paralysés en divers endroits, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, notamment au niveau du centre-ville, à cause du climat de tension, perceptible depuis le vendredi 7 juin 2019.
Certains véhicules de transports publics, rares sur différents circuits, ont, quand même, essuyé des jets de pierres, notamment à « Nazon ».
Plusieurs personnes, dont certaines revenant de l’église, ont dû marcher à pieds, pour rentrer chez elles.
La veille, le samedi 8 juin 2019, bien avant la tombée de la nuit, les rues, dans la zone métropolitaine de la capitale, sont devenues presque désertes, les habitantes et habitants craignant d’éventuels remous politiques.
Durant la nuit du samedi 8 au dimanche 9 juin 2019, des tirs sporadiques d’armes ont été répercutés par des mains inconnues, en divers quartiers, selon les témoignages de riveraines et riverains.
La nouvelle manifestation contre la corruption et la mauvaise utilisation des fonds publics en Haïti doit parcourir la route de Delmas, Pétionville (municipalité à l’(est de la capitale), Bourdon, l’avenue John Brown, plus connue sous le nom de « Lalue », pour aboutir au Champ de Mars (principale place publique dans la capitale, Port-au-Prince).
Depuis le vendredi 7 juin 2019, différents mouvements de protestations et de revendications sur fond de tensions ont éclaté dans la capitale, en prévision de la mobilisation du 9 juin 2019.
L’un des objectifs de la manifestation du dimanche 9 juin 2019, à Port-au-Prince, consiste à porter la justice à arrêter et à entamer le processus de jugement de toutes les personnes, impliquées dans la dilapidation des fonds PetroCaribe, dont Jovenel Moïse.
Plusieurs organisations politiques, syndicales, de droits humains et féministes appuient la manifestation du 9 juin 2019. [emb rc apr 09/06/2019 11:40]