P-au-P, 07 juin 2019 [AlterPresse] --- L’Organisation des citoyennes et citoyens pour une nouvelle Haïti (Ocnh) dit soutenir les différents appels à la mobilisation citoyenne pacifique, notamment contre la corruption en Haïti, dans une note de presse transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
L’Ocnh s’exprime ainsi, après la publication, le vendredi 31 mai 2019, du deuxième rapport d’audit de la Cour supérieure des compte et du contentieux administratif (Cscca) sur la gestion des fonds PetroCaribe.
Ce deuxième rapport d’audit de la Cscca, qui suit le premier rendu public le 31 janvier 2019, indexe Jovenel Moïse, soupçonné d’utilisation de stratagèmes de détournements de fonds, à travers sa firme dénommée Agritrans.
Il épingle également de hauts dignitaires de l’État, dont des premiers ministres, ainsi que d’anciens ministres, d’anciens directeurs généraux et des responsables de firmes de constructions sont aussi indexés dans la mauvaise gestion de plusieurs milliards de dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = 96.00 gourdes ; 1 euro= 110.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.00 gourdes aujourd’hui) de ces fonds publics, tirés du programme PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti.
L’organisme de défense de droits humains exhorte le président de la République, Jovenel Moïse à reconnaître son incapacité à mener à bien sa politique.
Le changement tant promis par l’équipe au pouvoir n’a pas été synonyme, ni de progrès ni de réussite, critique l’Ocnh.
La perte du pouvoir d’achat de la population, l’inflation galopante, la dépréciation de la gourde et la décapitalisation de la classe moyenne sont parmi les problèmes auxquels font face le pays, constate-t-elle.
Cette situation viole les droits sociaux économiques et culturels de la population haïtienne, selon l’Ocnh, qui se dit convaincue de l’échec du pouvoir en place,
« Diverses institutions publiques ne fonctionnement plus à cause des mouvements de protestation du personnel, qui réclame, en réalité, l’accès à ses droits économiques sociaux et culturels », rapporte l’organisme de promotion et de défense des droits humains.
L’Ocnh encourage Jovenel Moïse à soumettre sa démission et se mettre à disposition de la justice, pour répondre des faits qui lui sont ou seront reprochés.
Les forces vives de la société civile devraient se mettre ensemble, pour trouver un consensus « largement large » appelé à définir le mandat ainsi que les priorités du gouvernement de transition, recommande l’Ocnh.
Ceci permettrait d’éviter une reprise de la débâcle de l’année 2004, selon l’Organisation des citoyennes et citoyens pour une nouvelle Haïti.
Une situation d’instabilité a prévalu, dans le pays, après le départ du président Jean-Bertrand Aristide, le dimanche 29 février 2004, suite à un mouvement populaire, sur lequel s’était greffé une rébellion armée. C’est, durant la période post-2004, que la république d’Haïti allait être confrontée à cycle infernal d’insécurité nouvelle, à de nombreux cas d’enlèvements et de séquestration de personnes, par des groupes armés.
Une mobilisation citoyenne est annoncée, ce dimanche 9 juin 2019, dans les rues la capitale, Port-au-Prince, pour dénoncer la corruption dans l’administration publique en Haïti.
Cette nouvelle manifestation antigouvernementale est lancée par les différents groupes de petrochallengers, qui avaient mobilisé des centaines de milliers de personnes protestataires, le mercredi 17 octobre 2018, à travers Haïti, dans la même optique.
Plusieurs organisations politiques, syndicales, de droits humains et féministes appuient également la manifestation du 9 juin 2019. [emb rc apr 07/06/2019 13:30]