P-au-P., 06 juin 2019 [AlterPresse] --- Des hommes armés ont tenté d’enlever deux vérificateurs et un chauffeur de la Cour supérieure des comptes, au moment où l’équipe se rendait, le lundi 3 juin 2019, à une mission d’audit à l’Autorité aéroportuaire nationale (Aan), dans le secteur nord de la capitale, informe l’institution.
« Un véhicule de marque Toyota 4 Runner de couleur grise, à vitres teintées, contenant des hommes armés, a tenté d’enlever deux vérificateurs et un chauffeur de l’institution, qui conduisait un minibus de la Cscca le lundi 3 juin 2019, aux environs de 10:30 du matin, sur la route de l’aéroport », relate une note officielle, en date du 6 juin 2019, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
L’opération a échoué, grâce à l’intervention d’une patrouille policière, qui se trouvait à proximité, indique le communiqué, signé du président de la Cscca, Pierre Volar Demesyeux.
La Cour des comptes condamne la tentative d’enlèvement et réaffirme sa mission constitutionnelle de contrôler les recettes et les dépenses de l’État, des collectivités territoriales et réaliser des audits dans toutes les administrations publiques (voir ci-dessous).
La Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca) exige la mise en place de mécanismes de récupération des fonds PetroCaribe d’aide vénézuélienne de 4,2 milliards de dollars américains mal utilisés (Ndlr : US $ 1.00 = 96.00 gourdes ; 1 euro = 110.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.00 gourdes aujourd’hui), dans son deuxième rapport d’audit y relatif, déposé, au sénat, le vendredi 31 mai 2019.
« D’importantes défaillances ont été associées à la planification et à la mise en œuvre des programmes et des projets de développement financés par le fonds PetroCaribe », relève ce deuxième rapport de la Cscca, qui suscite des critiques acerbes de la part de secteurs concernés.
Ce rapport de la Cscca fait suite à un premier document, publié le 31 janvier 2019, sur la gestion des fonds PetroCaribe, entachée de fraudes et d’irrégularités diverses.
De hauts dignitaires de l’État, dont le président Jovenel Moïse, des anciens premiers ministres et ministres, d’anciens directeurs généraux et des responsables de firmes de constructions sont indexés dans la mauvaise gestion des fonds PetroCaribe d’aide vénézuélienne à Haïti.
Jovenel Moïse (devenu président d’Haïti le 7 février 2017) aurait utilisé « des stratagèmes de détournements de fonds », à travers sa firme dénommée « Agritrans ».
Les deux audits ont été effectués, suite à une résolution, en date du 1er février 2018, de l’assemblée des sénateurs, qui avait demandé un travail d’approfondissement sur cette affaire, allant de septembre 2008 à septembre 2016.
Une nouvelle série de mouvements de protestations sont annoncés en Haïti, notamment dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, en vue de contraindre Jovenel Moïse à démissionner de la présidence politique.
Le dimanche 9 juin 2019, les différents groupes de petrochallengers - qui avaient mobilisé des centaines de milliers de personnes protestataires, le mercredi 17 octobre 2018, à travers Haïti - projettent de manifester, de nouveau, dans les rues de Port-au-Prince, contre la corruption dans l’administration publique. [apr 06/06/2019 19:00]