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Corruption / PetroCaribe : Une frange de l’opposition exige la démission de Jovenel Moïse, éclaboussé par le second rapport de la Cscca en Haïti

P-au-P, 03 juin 2019 [AlterPresse] --- Une frange de l’opposition réclame la démission et l’arrestation du président Jovenel Moïse, de nouveau indexé dans le deuxième rapport de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), sur la gestion des fonds PetroCaribe.

En ce sens, une mobilisation générale est annoncée, pour bientôt, par le Mouvement populaire dessalinien (Mopod), le Konbit òganizasyon politik, sendikal ak popilè et la plateforme politique Pitit Desalin, lors d’une conférence de presse, ce lundi 3 juin 2019, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Suite à la publication du deuxième rapport de la Cscca, le peuple dispose d’un outil pour se mobiliser contre les petro-dilapidateurs, se réjouit Josué Mérilien, membre du Konbit òganizasyon politik, sendikal ak popilè et également coordonnateur général de l’Union nationale des normaliennes et normaliens haïtiens (Unnoh).

Mérilien tient à saluer la bataille, menée par diverses couches de la vie nationale, particulièrement les « Petrochallengers » (groupe constitué de citoyennes et citoyens, exigeant des éclaircissements sur l’utilisation des fonds PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti), qui a permis d’aboutir à la publication du deuxième rapport de la Cscca.

Le deuxième rapport de la Cscca décrédibilise le président Jovenel Moïse, estime, pour sa part, le coordonnateur du Mopod, l’ingénieur-agronome Jean André Victor.

Le Mopod dénonce aussi les attaques, sur les médias, de proches du régime politique au pouvoir, à l’encontre des membres de la Cscca.

L’actuel directeur du Ministère des affaires sociales et du travail (Mast), proche du Parti haïtien tèt kale (Phtk), Rudy Hériveaux, s’en est pris au rapport final de la Cour supérieure des comptes, qu’il qualifie de « document, qui tenterait de salir l’image du président de la république ».

Jovenel Moïse est mis en cause dans la mauvaise gestion des fonds PetroCaribe, à travers le second rapport de la Cscca, qui recommande la mise en place de mécanismes de récupération des fonds PetroCaribe d’aide vénézuélienne à Haïti, mal utilisés.

De hauts dignitaires de l’État, dont des premiers ministres, ainsi que d’anciens ministres, d’anciens directeurs généraux et des responsables de firmes de constructions sont aussi indexés dans la mauvaise gestion de plusieurs milliards de dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = 94.00 gourdes ; 1 euro= 110.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.00 gourdes aujourd’hui) de ces fonds publics.

Jovenel Moïse, candidat à l’époque du Parti haïtien tèt kale (Phtk), de l’ancien président Joseph Michel Martelly, a été aussi soupçonné d’implication dans des activités de blanchiments des avoirs, d’après un rapport de l’Unité centrale de renseignements financiers (Ucref), en date du 23 août 2016.

Le rapport de l’Ucref, en date du 23 août2016, relève un ensemble de transactions financières, suspectes ou douteuses, effectuées, sur 14 comptes bancaires, par Jovenel Moïse, du 5 mars 2007 au 31 mai 2013, en Haïti.

Au terme d’une instruction de plus de 2 ans (2017 – 2019), autour de cette affaire, aucune charge n’a été retenue contre Jovenel Moïse, selon le juge Brédy Fabien, cité par le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, Me Paul Eronce Villard, le jeudi 18 avril 2019. [mj emb rc apr 03/06/2019 17:20]