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Haïti-Politique : La paralysie au sénat pourrait entraîner la caducité de la 50e législature, prévient le politologue Jean Ronald Joseph

P-au-P, 31 mai 2019 [AlterPresse] --- Une situation de paralysie persistante, au sénat de la république, risquerait d’engendrer la caducité de la 50e législature, avertit le politologue Jean Ronald Joseph, lors d’une intervention à l’émission FwoteLide sur AlterRadio 106.1 FM.

Cette paralysie au niveau de la chambre haute pourrait conduire à une « tabula rasa » (littéralement : table rase), affirme le politologue.

Jean Ronald Joseph voit deux issues possibles à la crise actuelle en Haïti.

L’une serait que l’administration politique actuelle engage un ensemble de renégociations, en vue de la formation d’un nouveau cabinet, sans les ministres du gouvernement de Jean Henry Céant (Premier ministre d’Haïti, du 17 septembre 2018 au 18 mars 2019), censurés par la chambre des députés le 18 mars 2019.

L’autre concernerait les forces organisées sur le territoire national, qui pourraient proposer une alternative dans la mise en place de l’appareil administratif politique, en vue d’un changement réel et en profondeur.

Une troisième tentative d’audition de la politique générale du gouvernement (en attente de ratification par-devant les deux chambres), du premier ministre nommé Jean Michel Lapin, qui devait avoir lieu, dans la matinée du jeudi 30 mai 2019, au sénat de la république, a été finalement annulée, suite à de vives tensions aux abords du parlement, où des tirs d’armes ont été entendus.

Peu avant les tensions, les sénateurs de l’opposition ont renversé des bureaux, pupitres et chaises au sénat. D’autres ont été également déplacés et installés sur la cour du parlement.

Cette action viserait à boycotter la tenue de la séance autour de la déclaration de politique générale du premier ministre nommé, annoncée par le président du sénat Carl Murat Cantave.

Les événements du jeudi 30 mai 2019, au sénat, mettent à nu le niveau d’impopularité ainsi que le déficit de légitimité du pouvoir en place, par rapport à la capacité de chantage et de nuisance de la minorité sénatoriale agissante, analyse le politologue Jean Ronald Joseph.

« Cette crise de légitimité du pouvoir en place ne date pas d’aujourd’hui », mais persiste depuis les événements violents, qui ont eu lieu les vendredi 6 et samedi 7 juillet 2018, contre la décision d’augmenter les prix des produits pétroliers sur le marché national.

La force de cette minorité, poursuit Jean Ronald Joseph, réside dans les revendications sociales, qu’elle charrie et qui coïncident avec celles de la majorité de la population. [db emb rc apr 31/05/2019 13:15]