P-au-P., 29 mai 2019 [AlterPresse] --- L’ancien député et militant de la cause démocratique, Alix Fils-Aîmé (appelé « Boulon » par ses proches), est décédé, le mardi 28 mai 2019, à Port-au-Prince, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Ingénieur-agronome, AlixFils-Aîmé était hospitalisé depuis quelques temps et était soigné pour une tumeur au cerveau, selon ses proches.
Alix Fils-Aimé représentait la circonscription de Pétionville/Kenscoff à la 46e législature (1995-1999) en tant que député indépendant. Il avait présidé la Commission nationale de désarmement, démobilisation et réinsertion (Cnddr) durant le second mandat du président René Préval (2006-2011).
Depuis lors, Alix Fils-Aimé avait laissé la scène politique, tout en gardant ses convictions et son engagement en faveur de la cause démocratique.
Le système de démocratie représentative en cours en Haïti constitue un blocage pour réaliser de bonnes élections, avait-il analysé, en décembre 2015, lors d’une interview accordée à AlterRadio/AlterPresse, dans le contexte de la crise électorale d’alors.
Une démocratie participative serait une solution aux crises électorales successives, favorisées par le système actuel, avait-il souligné.
« Nous avons besoin d’un (autre) système pour nous aider à travailler ensemble, pour développer le pays dans un cadre pacifique, productif et moderne », avait-il estimé.
Ancien prisonnier de la dictature des Duvalier, Alix Fils-Aîmé faisait partie d’un groupe de 4 victimes, ayant porté plainte le 19 janvier 2011 contre Jean-Claude Duvalier, revenu en Haïti après le séisme du 12 janvier 2010. Il y avait également la journaliste Michèle Montas, la femme-médecin Nicole Magloire et le citoyen Claude Rosier.
L’ingénieur-agronome Alix Fils-Aîmé a été arrêté en avril 1976, alors qu’il travaillait comme technicien agricole à Carice (Nord-Est), sous le chef d’accusation de complot contre le régime de Duvalier.
Après 18 mois passés dans les geôles lugubres des casernes Dessalines et de Fort Dimanche (Port-au-Prince), il a été exilé d’Haïti le 25 septembre 1977.
Alix Fils-Aîmé disait qu’il fallait « poursuivre Duvalier jusqu’au bout et partout ». « Nous ne combattons pas pour notre profit personnel, mais pour la justice et la vérité » [gp apr 29/05/2019 07:00]