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Haïti-Insécurité : Des milliers de citoyennes et de citoyens défilent à Port-au-Prince contre le viol

P-au-P, 26 mai 2019 [AlterPresse] --- Des milliers de citoyennes et de citoyens ont gagné, ce dimanche 26 mai 2019, les rues de la capitale, Port-au-Prince, pour protester contre les viols perpétrés sur les femmes en Haïti, a observé l’agence en ligne AlterPresse.

« Justice oui, violence non », « liberté pour les femmes, prison pour les violeurs, à bas l’impunité », scandaient, lors de la marche, les protestataires, dont la plupart portaient des T-shirts blancs, sur lesquels étaient imprimés des messages condamnant le viol.

La mobilisation fait suite aux viols, commis récemment sur des étudiantes de deux universités privées à Port-au-Prince, dans un contexte marqué par une insécurité généralisée.

Le vendredi 17 mai 2019, deux étudiantes de l’Université Quisqueya (Uniq) ont subi des agressions sexuelles à Turgeau, non loin de la rue Mont Joli.

« Nous n’accepterons pas que des violeurs empêchent les femmes d’effectuer des études. Cessons de ridiculiser les victimes ! Non au viol, non à l’impunité, non à la corruption ! Justice pour les habitantes et habitants de la Saline », sont parmi les messages, véhiculés sur les pancartes.

« Marche contre le viol, contre tout acte de violence et contre l’impunité. Ne gardez pas silence », pouvait-on également lire sur une banderole.

Plusieurs personnalités, issues de divers horizons, dont la mairesse principale de la commune de Tabarre (nord-est de la capitale), Nice Simon, l’ancienne ministre de la culture, Magali Comeau Denis, et le recteur de l’Université de Quisqueya, Jacky Lumarque, ont pris part à ce défilé.

Des représentantes du secteur féministe, dont Sabine Lamour, coordonnatrice de Solidarite fanm ayisyèn (Sofa), la militante féministe Lise Marie Déjean, ancienne ministre à la condition fémine et aux droits des femmes, et Pascale Solage de Nègès Mawon, y ont été également remarquées.

La marche, démarrée devant les locaux de l’Uniq à Turgeau, a parcouru plusieurs rues, avant d’aboutir à la place de la Constitution au Champ de Mars, principale place publique de Port-au-Prince.

« Quand le viol est utilisé comme arme de guerre, la situation est intenable », dénonce la réalisatrice et productrice Rachèle Magloire, qui prenait part à la manifestation.

« L’un des plus grands cadeaux, que nous puissions offrir aux mères à l’occasion de leur fête (dernier dimanche de mai en Haïti), est de se mobiliser pour protester contre le viol », exprime Rachèle Magloire.

Pour sa part, Pascale Solage déplore l’impunité, dont jouissent les violeurs, laquelle impunité empêche les femmes de vivre en toute dignité.

« La marche d’aujourd’hui (dimanche 26 mai 2019) a pour objectif également de rejeter toutes les formes de violences, commises sur les femmes », souligne Pascale Solage.

« Quand on viole une femme, on viole nos mères, notre nation. La femme est porteuse de vie », déclare Ivenson Assoné, étudiant finissant en droit et sciences politiques à l’Université d’Etat d’Haiti (Ueh). [dj emb apr 26/05/2019 15:40]